On y était : Half Moon Run + The Franklin Electric au Point Éphémère

On ne pas tourner autour du pot ni y aller par quatre chemins. D’autant plus qu’ils semblent tous nous mener vers la même évidence. Tu vas peut-être croire qu’il y a un manque flagrant d’objectivité. Si tu veux. Mais quand on écrit que le retour d’Half Moon Run à Paris a été une franche réussite, un pur moment de jubilation, on le pense vraiment. Et ça l’était.

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Il fait vite très chaud, comme d’habitude au Point Éphémère, entre les nappes de fumée et la salle qui affiche complet. Et pour débuter ce concert, Half Moon Run a invité d’autres Montréalais à partager la scène. Mais pas n’importe qui : The Franklin Electric. Les garçons préviennent la foule, leur premier album va bientôt sortir en France (bien qu’il soit sorti il y a un certain temps au Canada). Ils en oublient presque de donner leur nom, alternant entre un français peu assuré et l’anglais, bien plus fluide. Quelques nouvelles chansons viennent rythmer ce court set incisif commencé en fanfare avec Uninvited. Coup de coeur sur Slow (nouvelle chanson) la quatrième du set, en piano-voix puis progressivement et légèrement agrémentée par des touches de percus et guitare. Complètement dans la même veine que la superbe This Is How I Let You Down. On aurait aimé en entendre bien plus des quatre Canadiens (où est le 5e by the way ?). Heureusement pour nous ils reviennent très bientot sur Paris, lors du MaMA Event. Et on y sera, tu peux en être sûr(e).

Et puis Half Moon Run. Le groupe qui est lié à l’histoire de RockNfool. Pour lequel on retournera toujours ciels et terres.

Ils grimpent sur scène tout sourire vers 21h40, dans leur configuration habituelle. Seul léger changement, Isaac a désormais un stand de percussions imposant, qui lui permet de soutenir-partager-doubler les parties de percus de Dylan. Turn Your Love, et les voilà lancés. Ils sont heureux d’être de retour à Paris, et ça se voit. Ça se sent. Ils joueront neuf titres de leur nouvel album Sun Leads Me On, et leurs “hits” de Dark Eyes, l’histoire de contenter une foule, qui chantera à tue-tête She Wants To Know et Call me in the Afternoon. Nous on a préféré entendre les nouveaux titres, notamment Hands in the Garden, alors que Conner sort un banjo datant de la première moitié du XXe siècle pour accompagner cette balade champêtre où Devon entonne le refrain… I’ve never thought I could be so happy. Dans la famille chansons tristes, on sera évidemment séduites par Everybody Wants (Everybody wants, to be someone else, everybody needs, to be somewhere else) et Sun Leads Me On, (Yes I’m leaving, where the sun calls my name) titre qui date son nom au nouvel album, attendu pour le 23 octobre. De pures beautés. Mode chills on. Cela dit, ça ne nous empêchera pas de remuer du popotin sur Consider Yourself (minute AC/DC du concert) et Works Itself Out, avec leurs rythmiques diaboliques.

Une heure de concert plus tard, et premier bis passé, les Canadiens se lancent dans une reprise de Bob Dylan à leur sauce, pour notre plus grand plaisir, tu te doutes. Il est bientôt 23h, le groupe quitte la scène sous un tonnerre d’applaudissements. On plane au-dessus de la foule dans une douce allégresse, le coeur empli de joie. Le temps s’est arrêté ce mercredi au Point Éphémère. Le bonheur s’éclipse furtivement pour laisser place à la réalité. BLISS.

Setlist : Turn Your Love / Figure Out What’s Going On / Nerve / Unofferable / Works Itself Out / Hands in the Garden / Call me in the Afternoon / Drug You / Need it / Everybody Wants / Sun Leads Me On / The Debt / She Wants To Know / Consider Yourself / Trust / Full Circle / Shall be Released (Bob Dylan)

Texte : Emma Shindo / Photos : Sabine Swann Bouchoul