We Are Match : “Personne ne nous a mis sur le chemin de la musique”

We Are Match, c’est une longue histoire. Ça fait un moment qu’on les connaît. À l’époque, il s’appelait juste Match d’ailleurs. On était tombés sous le charme de leur chanson “Violet”. Une véritable drogue auditive. On a vu ce groupe grandir, devenir meilleur, chanson après chanson. Le 21 octobre prochain, ils seront en haut de l’affiche à la Maroquinerie pour présenter leur bébé, Shores, un album énergique et planant, sorti il y a quelques jours. Les fans d’ALT-J devraient succomber. En tout cas Rocknfool a succombé. On les a rencontrés pour parler Premières fois.

WearMatchPremier souvenir musical  ?

Paco : C’était l’album Ram avec la chanson “Dear Boy” de Paul McCartney. On écoutait ça avec mon père dans la bagnole sur la route… Après c’était Bambi et Blanche-Neige !

Simon : Moi je crois bien que c’était Eminem. Je ne saurais pas dire quelle chanson mais c’était l’album Marshall Mathers LP, c’était violent mais cool. Ma grande sœur écoutait ça.

Premier souvenir de concert ?

Paco : Je vais dire une bêtise… mais je crois que c’était encore McCartney avec mon père aussi… c’est pour rester dans la même lignée.. À Bercy, il me semble. Je suis un peu mono idée… C’était en 2001, je devais avoir onze ans.

Simon : Je devais avoir à peu près le même âge et c’est ça qui m’a donné envie de commencer la musique. C’était au Printemps de Bourges, je voulais voir un groupe qui n’est pas venu, à la place c’était Matt Elliott… Il m’avait ébloui.

Première grosse claque musical ?

Simon : pour moi c’est Nine Inch Nails. La première fois que j’ai écouté The Downoard Spiral j’étais ado, et j’avais des gens autour de moi qui n’écoutaient pas du tout ce genre de musique. J’avais adoré cet esprit totalement barré et ça m’a ouvert plein de voies dans la musique, dont Matt Elliott. Ça m’a appris à m’ouvrir l’esprit, alors que mes parents n’écoutaient pas du tout ce genre de musique. Après ça, je me suis dit que dans tous les genres de musique, il y a quelque chose de spécial. Je me suis mis à écouter plein de chose, plus orchestral, du classique aussi…

Paco : C’était toujours dans la voiture de mon père. Je me rappelle que j’étais resté et que j’avais demandé à mon  père de me remettre une chanson, j’ai du l’écouter six fois de suite, c’était “True Fine Love” de Steve Miller Band, une vieillerie. C’est une chanson bien pop, bien rock, et j’aime le message est hyper sain : trouver un véritable amour.

Simon : Oui un peu comme Nine Inch Nails… très sain ! (rires)

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La première chanson écrite ?

Paco : C’était une chanson qui a finie sur notre premier EP, c’est l’interlude “Bikes”, je la traîne depuis très longtemps, c’était une chanson hyper chiadée alors qu’aujourd’hui je cherche quelque chose de plus simple.

Simon : Je t’avoue que je ne sais pas… Je ne vais pas te dire le nom de groupe mais c’était quand j’étais très jeune.

Votre première scène ?

Paco : Avec We Are Match ? C’était à l’international. On était très stressés, il y avait beaucoup de monde, beaucoup trop même je dirais ! Mais les gens étaient hyper bienveillants. On a montré des morceaux qui sont d’ailleurs que sur l’album Shores...

Première grosse déception musicale ?

Simon : Placebo, je dirais.

Paco : Oui, on était vraiment très fans de ce groupe quand on était jeunes. Quand tu écoutes “Tast in Man” ou “English Summer Rain” et ce qu’ils font maintenant avec leur batteur blond, tu te dis à quel moment où ils ont foutu leur talent au placard.

Simon : Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

Paco : Il y avait quelque chose de spécial. Lui il chante avec cette voix très nasillarde, bon après je vais rien dire parce que j’ai pas une grande voix, mais il y avait ce truc hyper ado, plein de rage… Je me rappelle un live à Bercy où ils sont en train de jouer “Taste In Man”, il y a un mec qui monte sur scène, on le jarte et le bassiste continue à jouer en regardant le mec se faire jarter ! Le mec c’est le roi du monde.

Simon : C’est une de nos lignes de basses préférées…

Paco : Il y a une chanson dans notre album qui s’appelle “Older Colder” qui parle du fait que quand on sera plus vieux est-ce qu’on devra blasés nous aussi ? C’est le sentiment que j’ai avec ce groupe. Un peu aussi avec Muse… Au bout d’un moment, ces mecs qui ont fait des trucs géniaux, s’en foutent royalement maintenant. Ils remplissent des stades et sortent des albums pour la blague. C’est dommage.

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La première chose que vous faites quand vous montez sur scène ?

Simon : Moi quand j’arrive sur scène, je regarde les gens… C’est moi qui commence le premier accord et avant de faire ce premier accord, je cherche mes amis autour de moi et je me dis ça va, je suis pas tout seul !

Est-ce que ça vous fait encore flipper de vous dire : merde, on va jouer devant personne ?

Paco : Je pense que ça le fait à tous les groupes. Mais ça ne nous est jamais vraiment arrivé. Le concert où il y avait le moins de monde, je crois que c’était en Suisse, et encore… C’était dans un festival… Je pense qu’il faut être capable d’adapter le tir et d’agir en conséquence.

Simon : Il faut faire le taf, parce qu’il y a quand même des gens qui viennent te voir. Nous on doit leur faire partager ce qu’on a à leur faire partager. C’est parfois dur, mais les gens qui sont là, sont là pour toi.

La première chose que vous faites en descendant ?

Simon : On se fait une grosse claque dans le dos et après on boit une bière ! Mais c’est pas bien.

Paco : Un jour, un mec nous a dit que c’était pas bien pour la voix de boire de la bière (rires). Mais on a très envie de remonter directement mais on peut pas ! Des fois, on a juste envie de dormir !

Le premier album ?

Simon : C’est la consécration du travail, d’une amitié aussi. On n’a pas été éduqués pour ça, faire de la musique. Du coup, c’est une fierté, personne ne nous a mis sur le chemin de la musique, de la guitare. On adore cet album et on a hâte de faire quelque chose de différent pour les prochains.

Paco : On avait besoin de faire cet album, il est très éclectique mais c’est un peu la synthèse de ce qu’on aime, c’est un espèce d’hommage à la musique qu’on aime, même si c’est que sur une seconde, sur un clavier. On voulait juste s’agenouiller pour dire : merci de nous avoir amenés jusque-là.

Simon : C’est un album qu’on a fait entre nous, on s’est entourés de personne, et même si c’est pourri parfois, même si c’est mal joué, on s’en fout, on a juste fait ce qu’on voulait et c’est juste sincère.

Paco : Oui et tant pis si parfois c’est un peu bancal, personne n’a pris les décisions à notre place. Ce sont nos choix, il y a des choses bien d’autre moins bien. Mais oui, c’est nous.

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Propos recueillis par Sabine Swann Bouchoul