Sons of the East : “C’est bien que les gens aiment encore écouter du banjo de temps en temps”

C’est l’histoire assez commune de trois Australiens, des Sydneysiders, qui décident de former un groupe après le lycée, alors qu’ils jouaient de la musique un après-midi comme les autres. Jack (chant + guitare) et Dan (banjo) étaient amis depuis la primaire, tandis que Nic (piano + chant) rencontre Dan sur un terrain de football australien (AFL), “notre sport national, comme certains diront !” nous précise Nic. Ils écrivent leur première chanson et décident de prendre le nom de Sons of the East.

Sons of the East pour RockNfool (de g. à dr. : Nic, Jack et Dan)
Sons of the East pour RockNfool (de g. à dr. : Nic, Jack et Dan)

Sons of the East n’est finalement pas si commun, puisque c’est un groupe sans bassiste, ni batteur. “On ne s’est jamais dit qu’on ne prendrait pas de batteur, les choses se sont juste passées comme ça, et on était probablement trop feignants pour chercher une personne supplémentaire !” avoue Nic. Leur musique est donc très organique, un folk dans sa plus pure et belle expression, piano, banjo, guitare, parfois des pincées de grosse caisse, d’harmonica et de didgeridoo quand il faut… “Même s’il y a de plus en plus d’électro et de dance music, c’est bien que les gens aiment encore écouter du banjo de temps en temps” ajoute Nic, rieur.

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Ils viennent d’ailleurs tout juste de sortir Already Gone, leur second EP, contenant huit excellentes compositions de leur cru, dans la délicate lignée de leur premier EP éponyme. S’ils écrivent généralement les paroles chacun de leur côté, la composition des lignes mélodiques est une activité de groupe. Dès que l’un d’entre eux rapporte une vague idée de structure, un squelette de chanson, ils y travaillent ensemble. Nic avoue “qu’écrire des chansons joyeuses est plus délicat, car à la base, tu racontes une histoire, et on ne croit pas que les gens aiment écouter des histoire où tout va bien, c’est plutôt ennuyeux”. Leurs textes sont donc souvent des réflexions personnelles sur les relations humaines (les sentiments toussa toussa)… des paroles qu’ils doivent présenter et proposer aux deux autres, “le moment créatif le plus éprouvant pour les nerfs” nous précise Nic. Le résultat est un folk solaire, sans chichis, souvent entraînant et enjoué, comme dans Fast and Slow et Already Gone, qui ouvrent l’EP, où il est (quasiment) impossible de ne pas céder aux sirènes de la danse et du sourire béat.

Un son rond, “organique” et de belles harmonies, portées par le timbre de voix très roots de Jack, et soutenu par la voix plus lumineuse de Nic, souvent à l’octave. Deux timbres bien différents, qui se complètent si bien. Pour la première fois, Nic prend les devants dans Into the Sun, le premier single de leur nouvel EP. Une balade mélancolique comme on aime tant, “une de nos préférées de l’EP”. À nous aussi. Et pourtant cet EP foisonne une nouvelle fois de très belles choses. On adore Head for Home, l’indécision d’un jeune homme à avancer dans sa vie, à se déraciner de son quotidien, avec cette gradation des lignes instrumentales, et le dernier couplet où des cuivres et des chœurs ne font plus qu’un. Dans les coups de cœur, on peut compter aussi sur The Farmer et My Repair… qui viennent s’ajouter aux California, Miramare, Come Away, Hold On et Façade de leur 1er EP (soit l’intégralité de l’EP) que l’on écoutait déjà en boucle. Sons of the East c’est donc ce folk radieux qui te réchauffe l’âme, avec simplicité et talent, et sans prises de tête.

Malheureusement pour nous, ils n’ont pas encore de dates prévues dans nos contrées lointaines. “Une tournée européenne est quelque chose qu’on adorerait faire, et on garde bien ça en vue, mais pas dans un futur immédiat. Si on choisissait nous même, on serait en France dès demain !” nous explique Nic, car pour le moment les garçons continuent à travailler un peu à côté, “pour payer les factures”, “mais on espère bien que ça ne sera pas le cas trop longtemps”. Nous de même.

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Propos recueillis par Emma Shindo.