On y était : Boy & Bear au Petit Bain

Quoi de mieux, après une journée vraiment merdique, de s’installer dans l’écrin d’une salle de concert, atypique si possible,  pour écouter des ritournelles pop-folk. Celles qui enveloppent le corps et le cœur comme pour te dire : “t’inquiète, oublie tout, ça va bien se passer”. C’est ce qu’il se passe quand on se rend dans les concerts, trop rares en France, de Boy & Bear. Après un passage fin 2015, la bande australienne retrouve les tréteaux parisiens. Au Petit Bain. Une péniche amarrée sur les quais à deux pas de la bibliothèque François Mitterrand. Le coeur tangue mais ce n’est pas la faute des flots qui tapent contre le bateau. À vrai dire, on ne les sent pas. S’il flanche, c’est à cause des si jolies chansons du groupe. Des chansons à la mélancolie évidente et assumée. Il présente leur nouvel album sorti l’année dernière : Limit of Love. Elles sont belles, ces chansons, quoique parfois un peu similaires. Une guitare sèche aux accords romantiques, une batterie douce, de jolies harmonies, un clavier parfois superflu, une guitare électrique qui parfois (aussi) n’a pas lieu d’être. Mais on se laisse emballer.

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On craque pour “Showdown” et ses nappes aux synthés planantes. Le chanteur n’est pas très loquace mais tente par moment quelques blagues avec le public tout acquis à sa cause. On voit les smartphones braqués sur lui. Lui, il regarde au loin, évitant de croiser les yeux des fans. On ne le sent pas hyper à l’aise, mais peu importe. C’est sa voix qui importe. Et qu’elle est jolie cette voix haut-perchée et si maîtrisée. C’est surtout elle qui nous emporte. Et qui nous fait tout oublier. Même le fait qu’il n’y ait pas de rappel. Le groupe enchaîne toutes ses chansons, trouvant idiot le fait de s’éclipser pour revenir ensuite le temps de deux chansons. Eux, ils chanteront pendant une heure et demi. On ne verra pas le temps passer.

SETLIST – Limit of Love/Old Town Blues/Where’d You Go/Lordy May/Bridges/Man Alone/Breakdown Slow/Harlequin Dream/Showdown/Back To Black (Amy Winehouse)/A Thousand Faces/Feeding Line/Golden Jubilee/Just Dumb/Part Time Believer/Southern Sun/Walk The Wire

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Texte : Sabine Swann Bouchoul / Photos : Emma Shindo