C’est l’histoire d’un crush… Jarryd James

C’est l’histoire d’un crush… Un vrai crush musical. Une chanson déboulée de nulle part. Un clip. Pas trop d’infos. Un mec. Jarryd James débarque un printemps, sans s’annoncer vraiment. C’était en 2015. Il aura fallu attendre un peu plus d’un an pour qu’il y ait une véritable suite à “Do You Remember”. Entre le single et l’album High, un E.P. Juste assez pour te donner quelques frissons et te donner encore plus envie d’attendre la suite. Vendredi dernier, l’Australien a sorti son premier album. Un album dans la même veine que l’addictive chanson. Pop ? Soul ? R’n’b ? On ne sait pas trop, un peu tout en même temps. Un peu de The Weeknd sans le rap, un peu de Chet Faker. Moins moite, toujours aussi sexy. Et toujours cette pointe mélancolique, sans doute le résultat de cette voix suave et haut-perchée. L’héritage d’un Bon Iver qui, sans le vouloir, a changé la manière de changer de bien des chanteurs. Si au premier abord, Jarryd James n’est pas un folksinger, c’est pourtant une légende folk qui lui a donné envie de chanter : Bob Dylan. Et c’est un duo de folkeurs qui lui a permis d’appréhender la scène : Angus et Julia Stone ont pris le jeune homme sous leurs ailes, le temps d’une tournée.

High s’ouvre sur une ballade à deux voix : le falsetto de Jarryd James se mêle à la voix fluette de Broods sur “1000x”. Une douce mise en bouche avec d’entrée dans le vif du sujet avec “How Do We Make it”. Un peu de synthés, des claviers, une basse sexy et une batterie délicate. Tout au long de son album, Jarryd James va faire jouer les instruments, les beats électroniques légers autour de sa voix suave et alterner les ambiances. R’n’b pour “Claim My Love”, “Burning Out”, beaucoup plus folk/soul sur “Can’t Help it”, encore plus urbain avec “Give Me Something”, un titre que The Weeknd n’aurait pas renié.

Le chanteur ne s’embarrasse pas des étiquettes, et naviguent d’un style à l’autre. Cela pourrait paraître bordélique, l’album est d’une intelligence et d’une homogénéité étrange. Les chansons sont liées les unes aux autres par la voix traînante de l’Australien. Tout n’est que sensibilité et sensualité. Fragile et fort à la fois. Sombre et lumineux.

Pour son album, Jarryd James a su s’entourer des meilleurs producteurs. On y trouve notamment Mikky Ekko, ou enocre Malay qui a notamment bosser avec Channel Orange de Frank Ocean. La patte de ce dernier se ressent sur quelques titres. Et quand tu sais la petite pépite qu’est Channel Orange, tu peux te laisser porter par High. Ca vaut le coup de jeter une oreille. Et de se laisser bercer.

 

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