On y était : Le Sziget Festival de Budapest

Il n’y a aucun moyen de savoir à quoi va ressembler un séjour au Sziget Festival. Rien que de jeter un œil à la programmation, la tête nous tourne. Mi-août, le temps de quelques jours, on a su bien profiter des nombreuses scènes et artistes disséminés sur la grande île. C’est l’heure du bilan.

Le Sziget Festival, présenté comme le plus grand festival d’Europe, avec plus de 250 000 visiteurs répartis sur la semaine et des centaines d’artistes de tous styles, s’étend sur une île du Danube, en plein Budapest. On nous a dit d’arriver au plus tôt le matin, pour avoir une place et poser sa tente. Car oui, les derniers arrivés trouvent généralement une place soit, au plus près des grandes scènes, où la musique résonne toute la nuit, soit au bout de l’île et il faut traverser tout le camping à chaque oubli de lunettes de soleil (ou de K-way selon les jours).

Sziget

POUR MANGER
Quand on arrive pour la première fois au festival c’est un vrai régal pour les yeux. On y découvre ce petit monde magique qui vit en autarcie le temps d’une courte semaine. Tout appelle notre regard. On découvre les camions de nourriture qui s’alignent pour créer une rue dont on ne voit pas le bout. Ce festival est déconseillé aux “veggie” espérant vivre d’une nourriture saine pendant la semaine, car ce n’est clairement pas l’objectif. Burgers, grillades, traiteurs asiatiques, stands de saucisses hongroises (dont le goût nous oblige à boire quelques verres d’alcool fort avant de les déguster), nous font passer une semaine pleine de (plus ou moins bonnes) surprises culinaires. Il y existe tout de même un supermarché pour les plus patients, car la queue est longue.

DE L’ART PARTOUT
Hormis ses ruelles encombrées de cabanes et food trucks, on apprécie aussi toutes les créations artistiques dont regorge le Sziget. On a notamment croisé sur notre route un dragon géant fait de bouteilles en plastiques, un vaisseau spatial dans lequel on pouvait entrer, un avion écrasé, des allées d’arbres remplies de boules lumineuses ou de parapluies multicolores. Ce qu’on a le plus apprécié reste l’« artzone », fait d’une dizaine de stands disposés en cercles où sont délivrés (gratuitement) peintures, pochoirs, colliers, tissus et où tout le monde se retrouve à créer sur l’herbe. La création musicale est quant à elle assez pauvre, unique activité proposée : taper sur des bambous…
Il existe aussi deux chapiteaux intégralement dédiés aux  arts du cirque. On a assisté à une performance d’une heure (“Beyond” de la compagnie C!RCA), de grande qualité et très drôle. On pouvait aussi trouver : un comedy club, une tente réservée aux échecs, un théâtre et un cinéma.

Sziget art

LAST BUT NOT LEAST : LA MUSIQUE !
Ce qu’on peut dire du Sziget c’est qu’il y en a pour tous les goûts. En plus des scènes principales, il existe un espace réservé au jazz et à la musique classique mais aussi un village reggae, une scène de musique hongroise (que nous n’avons jamais trouvée) et d’opéra.
Le premier soir, le groupe qui nous a le plus électrisés est sans hésiter Die Antwoord : ce groupe originaire d’Afrique du Sud enchaîne les festivals depuis quelques années et ne manque pas de connaître le succès grâce à leur énergie folle, leurs beats entraînants, leur déco toujours plus psychédélique et leur érotisme assumé. Puis suivirent The Chemical Brothers qui ont fait danser la foule jusqu’au bout de la nuit.
Dans la programmation du deuxième soir on a vu Jake Bugg, assez décevant, peu en accord avec le public, peut-être lui aurait-il fallu une scène plus intimiste que la main stage qui est extrêmement vaste. Puis on a pu écouter Parov Stelar, toujours aussi joyeux et animé.

À LIRE AUSSI >> Le retour en grâce (et en larmes) de Jake Bugg

Le gros nom de la soirée c’est Rihanna. Pas de show à l’américaine, ce soir-là, au contraire, le spectacle est très épuré ; pas plus de cinq danseurs et une seule tenue tout du long. Mais les fans de Rihanna pouvait être rassurés, car en l’espace d’une heure elle a réussi à jouer tous ses  plus gros titres de manière écourtée et ainsi plaire au plus grand nombre (venu en masse pour la voir). Malgré quelques moments de play-back il n’y avait rien de décevant dans sa performance, mais rien de très étonnant non plus. La nuit a ensuite continué aux côtés de DJ SLINK et NARA aux platines.

À LIRE AUSSI >> On a écouté “Anti” de Rihanna

Pour notre dernier jour de festival, on a la chance d’admirer notre JAIN nationale. Il y a tant de Français dans le public, que tout le monde se met à entonner la Marseillaise. Vêtue de sa maintenant célèbre robe noire et blanche, et seule sur scène aux côtés de sa boîte à rythmes, elle joue ses morceaux à succès, auxquels elle ajoute quelques nouveaux titres. On attend avec impatience son prochain album. Ont suivis, le groupe Bastille puis Manu Chao qui, année après année, garde sa fougue d’antant.


À LIRE AUSSI >> JAIN : “Je suis comme une boxeuse, il faut que le public en prenne plein la tête”

BONUS
Dans le style étrange, on est tombé sur une boîte de strip-tease avec de vieilles hongroises adossées à leurs barres de pole dance. Ambiance. Et pour la communauté LGBT et ses amis, no stress, un super chapiteau vous est réservé avec deux gogo dancers qui vous attendent pour une danse endiablée.

En somme, vivement l’année prochaine !
sziget music

Texte : Tyara Girod de L’Ain