On a vu : “The Endless Summer” de Bruce Brown

Cinquante ans après sa sortie aux  États-Unis, le documentaire de Bruce Brown fait son grand retour. Du surf, des voyages et de l’humour, le tout sur fond d’une quête historique : la recherche de l’été continu. De quoi entamer septembre avec encore un peu de sable entre les doigts de pied.

The Endless Summer c’est le gros succès du réalisateur américain Bruce Brown dans les années 1960. Passionné de surf et d’aventure, il décide de suivre les exploits des deux jeunes surfeurs, Robert August (18 ans) et Mike Hynson (21 ans) de continents en continents, en quête du fameux été sans fin. De Californie à Hawaï, en passant par le Sénégal, l’Afrique du Sud, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, et Tahiti ; la petite équipe apprivoise les vagues. Et le voyage est plein de surprises : la réaction des locaux, la découverte de spots de surf improbables, et surtout  la rencontre avec la vague parfaite.

the endless summer

Un road-movie, wave-movie
La progression du récit est à l’image des classiques road-movies, sauf que là, ce sont les vagues que les héros poursuivent. Le film se déroule sur l’eau, à 99,99%. Et même s’il faut un moment pour s’habituer à ne voir que du bleu et des personnages en maillots de bain, on entre tout de suite dans l’ambiance estivale. On suit avec curiosité les péripéties du duo, voguant de plages en plages avec toujours comme ligne d’horizon : l’été et les belles vagues. Un tour du monde qui offre, en plus de jolies cascades sur les vagues, de magnifiques paysages : les côtes, bien sûr, mais également un peu de jungle et de savane. En bref, on voyage aux côtés de Bruce, Robert et Mike, et c’est bien agréable.

the endless summer dune

Bruce et la voix off, son avis sur tout
Le seul qui parle dans The Endless Summer, c’est Bruce, le réalisateur qu’on ne voit pas (mais qu’on entend beaucoup !). Bruce est un fin pédagogue. Il explique parfaitement bien les techniques et spécificités du surf des deux compères. Pour les bons néophytes que nous sommes, aucun problème donc à suivre/comprendre/retenir le discours. La voix off se permet même, pour créer le suspens ou expliquer plus en profondeur ce qui se passe à l’écran, quelques flash-backs sur d’autres surfeurs, à d’autres moments, en d’autres lieux.
Non seulement son texte est bien construit et très enrichissant, mais il est également très drôle. Bruce n’hésite pas à critiquer ou se moquer gentiment de ses surfeurs, et même de son propre film. Seul bémol : la voix off exprime parfois un regard un peu complaisant et obtu sur le monde. C’est souvent un discours très ancré “californiens blancs qui se sentent au-dessus du reste du monde”. On tique parfois sur son regard condescendant envers les habitants croisés en Afrique ou dans les îles.
Cependant, on ne peut s’empêcher d’ajouter une mention spéciale pour la bande-son : pop-folk des sixties, tout ce qu’on aime !

Les années 1960, message d’une époque
Projeté pour la première fois sur les plages américaines en 1966, le film a rapidement été repris par la jeunesse de l’époque. Message contestataire envers les troupes militaires de jeunes envoyés au Vietnam, ou, sur un ton plus léger, manifeste du mouvement hippie, de l’hédonisme et de l’épicurisme ; le film s’inscrit malgré lui dans un contexte historique. Devenu rapidement culte, il ne semble pas avoir vieilli (si l’on ferme les yeux sur les combinaisons de surf des deux garçons). C’est une certaine qualité de vie que recherchait la jeunesse des années 1960 : la liberté, le goût de l’aventure et de la découverte. Qu’en est-il 50 ans plus tard ?

The Endless Summer, de Bruce Brown, sorti en 1966. À nouveau en salles en France depuis le 10 août.