Her, l’ôde contemporaine charnelle à la figure féminine

Comment ça on t’a pas parlé de Her ? Non ? Si. Her c’est un groupe français, que je n’ai découvert que début avril au Festival Chorus, un midi, entourés de cadres et d’agents administratifs de La Défense (et d’enfants bruyants). Je me souviens les avoir vus débarquer sur scène avec leurs costumes et leurs baskets blanches. J’avais ris intérieurement, pensant qu’il s’agissait là d’un énième groupe pour lequel la tenue serait bien plus significative que la musique. Détrompe-toi Simone, ces cinq musicos m’en avaient mis plein les oreilles, plein les yeux, avec leur pop soul sexy, en anglais. D’ailleurs, il est bon de noter que c’est l’une des seules fois où j’ai douté de la nationalité d’un groupe à les entendre. Il faut dire que les garçons sont habitués à jouer aux États-Unis (où ils puisent une grande partie de leurs influences), ou au Royaume-Uni, leur seconde base : après avoir écumé les salles londoniennes, ils ont posé cet été leurs valises au Great Escape Festival avant de revenir se produire aux Charrues. Rien que ça.

Après la dissolution de leur précédent groupe, il leur a fallu plusieurs années pour se remettre en selle et travailler avec acharnement sur un nouveau projet. Retour en studio, et pas moins de 20 enregistrements plus tard, Her était officiellement né.

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Her est constitué d’un duo de lead-singers, Victor Solf et Simon Carpentier, ex The Popopopos, accompagnés de trois zikos très percussifs (basse, guitare, percu) qui enchaînent riff sur riff façonnant l’ambiance feutrée des accompagnements. Les deux garçons se partagent les lignes de chant, sensuelles à souhait, soul vintage dans l’âme : ils reprennent Sam Cooke comme personne, et vouent un culte à Franck Zappa, James Brown, Otis Redding et autres confrères. Ils chantent l’amour et la passion, à travers le désir, sans équivoque… I quite like your hair, I quite like your eyes, I quite like your breast when you undress, I quite like yours lips, I quite like your thighs (…) I quite like your hands when you caress (“Quite Like”).

C’est parfois carrément sulfureux, dans “Union”, les nappes de synthé planants viennent nourrir une basse lourde et une batterie minimaliste : Can you feel our chemistry? I want you to be my remedy, baby you know now, baby I know. Nothing but destiny, all this time your were meant for me (…). Leur premier EP Her Tape #1 ne laisse d’ailleurs pas de place à l’imagination, le corps d’une femme nue en pointillisme figure en cover. Cela-dit il est bon de préciser que si tout est sexy dans la musique de Her, rien n’est vulgaire : I wanna be with her, I wanna spend my life with her, till night comes (…) anwyhere she goes (…) (“Her”). Bien plus qu’un effeuillage impudique, Her c’est une ôde contemporaine à la figure féminine, c’est une musique charnelle et lascive d’une grande sensualité.

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La bonne nouvelle c’est la récente signature de Her en France chez Barclay, ce qui nous réserve de belles surprises en perspective. Sûrement une Her Tape #2… On vous tient au jus.

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