Seasick Steve notre vieux grigou préféré est de retour !

BEAU VIEUX – De part sa tardive percée dans le top des charts, son premier album solo Dog House Music connaissant réellement le succès, ne date que de 2006, Seasick Steve rattrape le retard, et écrit, compose comme il respire. Cette fois il nous régale donc d’un double album, au titre très pragmatique, à l’image du bonhomme : Keepin’ The Horse Between Me and The Ground.

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Si tu ne connais pas Seasick Steve, que tu ne te fies qu’à la photo ci-dessus, tu risques de passer ton chemin car la country est les cow-boys bouseux du fin fond des US c’est pas ta came… Et bien grosse erreur, car il est ici question de blues, de rock garage, de folk dans le sens le plus pure du mot, la musique du “peuple”, simple et touchante.

J’ai eu la chance de découvrir ce vieux loup de mer (souffrant du mal de mer, vous l’aurez compris à la lecture du patronyme) là où il excelle : sur scène. Accompagné de son compère batteur tout aussi vieux et poilu que lui, mais plus vaillants que bien des jeunes rockers poseurs d’aujourd’hui ! À 75 piges bientôt, ce type a un sens du rythme et de la mesure impeccable, et la maîtrise virtuose d’instruments aussi improbables que géniaux, car inventés et fabriqués par lui. Une vraie claque et le coup de foudre immédiat pour ce papy du rock ! “Hobo”, “wonderlust”, sont des mots qui ont été crées pour décrire Steve, ne jamais poser ses valises, toujours partir, seul car la route et la musique sont des maîtresses auxquelles il ne sait dire non, quitte à délaisser ceux qui l’aiment… Le titre “Gipsy Blood” évoque ce déracinement volontaire et nécessaire, ce besoin impérieux qui l’habite.

Cet album part dans tous les sens, on passe des guitares blues crasseuses de “Walkin’ Blues” ou “Hell” à la douceur acoustique de “Shipwreck Love”. Et c’est ça la force de cet atypique songwriter, il écrit ce qui lui plait sans chercher à plaire, il sort un double album, vingt titres au total, soit des reprises qu’il aime chanter, soit des titres originaux, des histoires qu’il avait à raconter. Ce format n’est pas bankable ? Les titres ne peuvent être rangés dans une seule catégorie ? Who gives a fuck ?! Pas lui ! Seasick Steve chauffe nos oreilles, aiguise nos instincts les plus bestiaux, fait battre la rythmique à nos pieds, puis nous fait fondre en larmes l’instant d’après, émus par la douceur de ses mots et la simplicité de son instrument “guitaresque”. Et c’est avec une bien jolie session acoustique et la reprise de Gentle on My Mind de John Hartford qu’on te laisse découvrir notre vieux grigou adoré…

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