“The Bold Type” : Sex & the City à l’ère 2.0

SÉRIE – The Bold Type c’est une nouvelle série girly qui suit les aventures professionnelles et personnelles de trois jeunes femmes modernes, au sein de la rédaction d’un magazine féminin.

The Bold Type est la nouvelle série girly réalisée par Sarah Watson et diffusée sur Freeform. Très clairement petite sœur de Sex & the City, Girls et du Diable s’habille en Prada, The Bold Type s’inspire de la vie de Joanna Coles, l’ancienne rédac’ chef de Cosmopolitan US. La série suit les vies professionnelles et amoureuses de Kat (Aisha Dee), Jane (Katie Stevens) et Sutton (Meghann Fahy), trois employées du magazine Scarlet. Kat est la community manager du magazine, Sutton l’assistante du bras-droit de Jacqueline Carlyle (Melora Hardin), la boss pas si méchant de Scarlet, et Jane vient tout juste d’être promue d’un poste d’assistante à celui de rédactrice.

De quoi ça parle ?

The Bold Type ne fait ni dans l’originalité, ni dans le réalisme. Le trio de copines va s’épanouir à travers les ascensions professionnelles respectives et les relations de chacune. Elles partagent tout. Jane est la brune de la bande, pimpante et persévérante. Si niveau pro tout semble pouvoir fonctionner, il lui reste beaucoup à apprendre niveau cœur (et cul). Sutton la blonde vénitienne aux yeux clairs est la douce et sensible intellectuelle, reléguée à un poste d’assistante depuis 3 ans. Son rêve ? La mode. Ça tombe bien. Enfin, Kat est la métisse du trio, obstinée et solaire. Elle vit avec son téléphone à la main, et va vivre sa première relation homosexuelle avec Adena, une photographe lesbienne engagée musulmane, voilée par conviction. Menacée dans son pays par des extrémistes, Adena souhaite obtenir un visa pour rester aux États-Unis.

Est-ce que c’est bien ?

Difficiles d’éviter les clichés quand on fait une série sur un magazine féminin. Les filles se retrouvent en permanence à discuter longuement dans une salle d’essayage aka le dressing de 100 mètres carrés, avec fringues de créateurs à volonté et à disposition. Le journaliste BG du magazine masculin en-dessous d’abord considéré comme un goujat s’avère être un homme sensible à la cause féminine. Alex, le collègue noir, et seul homme du service, est généreux, attentionné et toujours à leurs petits soins. Jane et Sutton sont colocataires dans un appart où elles invitent Kat à venir boire des verres et se donner des nouvelles. Le conseil d’administration, fait d’hommes en costards-cravates, ne souhaite pas que Scarlet développe une section politique au magazine car ce n’est pas la ligne éditoriale. Kat, la CM, peut travailler dans les rues de New York, portable à la main… Bref, on est vraiment pas loin de la série manichéenne classique.

Pourquoi on regarde quand même ?

Cinq épisodes de 40 minutes sont sortis à ce jour. Et malgré les évidents clichés, The Bold Type se défend bien. On veut savoir comment les personnages vont évoluer et inutile de préciser que le côté utopiste “glamour et beauté” contribue pour beaucoup à nous divertir. Le monde du journalisme féminin est plutôt bien mis en scène : du choix des sujets, à la validation par la boss, aux plaintes et règlements à l’amiable, aux difficultés à décrocher une interview “sérieuse” quand on n’est ni le New York Times ni le Washington Post. The Bold Type dévoile les coulisses d’un métier qui en fait rêver beaucoup. Un métier qui est loin d’être tout rose, parfumé et pailleté.

The Bold Type dénonce aussi notre ultra-connectivité et l’addiction aux réseaux sociaux, ainsi que leurs limites. Kat se fait prendre à partie personnellement pour un tweet posté depuis le compte de Scarlet. Face à l’inquiétude de ses amies, elle se montre d’abord amusée et rassurante, avant de finir complètement bouleversée et dépassée par ce déferlement de haine à son encontre.

On suit également Sutton dans sa décision d’évoluer professionnellement. Elle choisit la mode, domaine pour lequel elle n’est pas diplômée, mais pourtant fort qualifiée. Lettre de recommandation, entretien, négociation de salaire, mensonge… The Bold Type montre combien il n’est pas facile de nos jours de changer de voie sans se remettre en question, et sans prendre de coups. Oui, ça nous parle.

Soyons honnêtes, ce n’est pas la série du siècle. The Bold Type a toutefois le mérite de nous faire passer de bons moments. L’intégration dans la rédaction du magazine est plaisante et on se distrait des péripéties sentimentales de Kat, Jane et Sutton. Pour passer un bon été (quand tu n’as pas la chance de pouvoir profiter du sable chaud et des cocotiers), The Bold Type est très approprié.

► The Bold Type, tous les mardis sur Freeform.

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