MaMA 2017 : Delaurentis, Norma, Naya, Corine, Futuro Pelo

LIVE REPORT – Dernier soir du Mama Festival 2017. Une nouvelle fois placée sous le signe du girl power. Ou presque.

Naya, une Kid devenue grande

Début de soirée dans la très belle chapelle du lycée J. Decour. Au fond, juste devant l’autel, une grande estrade a été installée pour les artistes. Quand Naya y grimpe à 20h avec ses Doc Martens argentées, l’assemblée n’est pas nombreuse. Naya s’est fait connaître grâce à un passage remarqué à The Voice Kid en 2014, elle a sorti son premier EP Blossom en mai dernier. Ce soir au MaMA, elle présente une dizaine de chansons au public. Seule avec sa guitare électrique, la jeune femme s’accompagne de pistes, à défaut d’être accompagnée d’un groupe. Détail qui, on espère, ne saurait tarder. Pour le moment en tout cas, ça fait très bien le job. Il faut dire que Naya rayonne, elle semble très l’aise sur cette scène où elle présente de nouvelles chansons (“Backyard”, “Garden”) et joue celles de son EP avec entrain (Great Mountain Road”, “It Doesn’t Scare Me”). Sa voix est bien maîtrisée et on se laisse aller sur “Don’t Run Away Emily” ou “Everybody Wants” seule chanson où Naya abandonnera sa guitare. Son premier album ne saurait tarder. E.S.

Norma, la powerful girl in the city

Ça faisait un moment qu’on avait pas vu Norma sur scène, et, comme à chaque spectacle, c’est un tout nouveau set qu’elle présente au public passionné du Bus Palladium. On reconnaît, parmi les nombreuses compositions de l’artiste, deux titres : la badass “Girl in the City” et la mystique “Lost and Found”. Ce soir, elle est accompagnée de 4 musiciens : un batteur (qui est en train de devenir papa), un clavieriste, un bassiste et un guitariste-clavieriste. Norma elle-même alterne entre guitare électrique et clavier dont le son se rapproche de l’orgue Hammond. Ses titres sont faits d’Amérique des années 1930 à 1980, de textes actuels sur notamment la condition féminine, et de poésie brute qui envahit cœurs et corps. Une artiste comme Norma, on en voudrait tous les jours. J.C. 

Delaurentis, électro élégante

Parce que l’éléctro n’est pas qu’une l’apanage des garçons, Delaurentis débarque avec ses machines, ses claviers et montre que l’on peut avoir des cheveux longs, des boobs, s’habiller de dorés et balancer du lourd. La musique de Delaurentis a quelque chose de cinématographique, un peu de Kavinsky – si tu veux un nom auquel te raccrocher – mélangé à l’univers très étrange de David Lynch. Elle joue avec sa voix qui devient ses voix et propose un voyage sonore aussi perturbant que fascinant. Ça laissera certains froids, moi ça m’a embarqué. Scotchée même. S.B.

Corine, la carte sexy et sensuelle

Corine sait comment y faire pour chauffer un public, qui envahit déjà la grande salle du Backstage By the Mill. Comme l’impose le code des femmes fatales, elle se fait un peu attendre, pendant que sur scène ses musiciens entament le set sans elle. Ils font tourner les mesures d’une musique exotique, festive et groovy. Devant leurs percus, claviers, guitares et basses, ils sont 5 sur scène et il ne manque plus qu’elle. Quand le désir du public a bien eu le temps de monter, elle fait son apparition, fendant la foule de sa chevelure dorée et de son élégance sensuelle. Grande showoman, dans sa combinaison en satin sombre, elle s’adresse au public, le regardant dans les yeux : “J’aime la crème solaire. / Mais non mais arrête. / Vraiment. / J’aime la crème solaire. / La crème solaire sur ma peau.” sur “Pourquoi, pourquoi”, dont les premières notes sont acclamées. Depuis le public, les mouvements sont chaloupés et les yeux rivés devant cette femme à la toute-puissance hypnotisante. J.C.

 

Futuro Pelo, la bonne ambiance

Futuro Pelo nous avait accompagnés tout l’été avec son premier EP Bluff et notamment le titre éponyme, chanté en featuring avec Agnès Aokky. C’est donc avec un enthousiasme non dissimulé que l’on se rend à la Machine du Moulin Rouge pour l’écouter. Alors qu’on s’attendait à trouver un homme seul, Benjamin Sportès, c’est un groupe au grand complet qui monte sur la massive scène de la Machine. Un batteur, une clavieriste, une flûtiste traversière, et deux chanteuses, La flaca à l’honneur dans “Hands” et Agnès Aokky, qui se démarque sur “Bluff”. La fête est à son comble, le public ne retient pas ses mouvements de danse, parfois désordonnés tandis que sur scène, la fine équipe rigole, s’amuse et chante le poing levé. Un concert à la bonne franquette. J.C.

Texte et photos : Sabine Bouchoul, Jeanne Cochin et Emma Shindo