L’indétrônable Eddy de Pretto en démonstration de force aux Étoiles

LIVE REPORT – On suit toujours de près le formidable Eddy de Pretto, en tête d’affiche aux Étoiles, accompagné d’Aloïse Sauvage.

Il fait un temps de chien ce lundi soir quand je me dirige vers les Étoiles. Il a fait gris et il pleut depuis midi. Mais heureusement, le concert d’Eddy de Pretto prévu ce jour-là va me réchauffer le cœur.
Je me souviens très bien d’une météo semblable lors des auditions chanson des iNouïs du Printemps de Bourges au Divan du Monde. On s’était pris une claque. Depuis, le jeune homme est passé sur tous les plateaux TV, et dans tous les journaux et sites influents. Eddy de Pretto s’est fait un nom. Ce qui explique pourquoi les Étoiles sont complètes depuis un bout de temps.

Une Christine Sauvage

Pour nous faire patienter, Eddy a invité Aloïse Sauvage, bout de femme explosive que tu connais peut-être pour son rôle dans 120 Battements par minute. Tout habillée de blanc, short et chaussettes remontées, la jeune rappeuse pourrait tout aussi bien faire un one woman show. Les blagues et les vannes sont une intuition pour cette artiste multi-facettes qui a fait des études en arts du cirque. Ce n’est que son 3e concert ce soir-là et elle se débrouille comme un chef. Entre pas de danse à la Christine & the Queens et textes sur l’amour (“Osmose”) ou les doutes (“Hiver brûlant”), on ne voit pas le temps passer. Elle parvient même à faire scander au public le refrain de sa dernière chanson très dansante, “Aphone”. Chapeau bas.

Le show de Pretto

Eddy de Pretto se présente sur scène à 21h tapantes. Dans le noir. Portable à la main, il lance “Rue de Moscou” accompagné de son batteur. Regard électrique, Eddy de Pretto toise son public qui l’acclame. “Est-ce qu’il y en a qui tombent amoureux à tous les coins de rue ?” demande-t-il ? On découvre alors la superbe “Random” qui parle de sentiments et de la nuit, avec quelques onomatopées chantées sur le refrain, du plus bel effet. On accroche également beaucoup à “Monodrogue” en simili piano-voix, avant que la batterie ne rejoigne le bateau sur le dernier refrain.

Comme toujours avec Eddy de Pretto, ses chansons ont du chien. Tu ne peux pas t’empêcher de hocher de la tête et taper du pied, tandis que tous les titres s’enchaînent rapidement. Les mots filent sous la diction et le flow de l’artiste, sublimé par un jeu de lumières tout en clair-obscur. Eddy parle de ses parents, de son père et sa virilité abusive (“Kid”), de sa mère aussi (“Ma mère”) avec un texte de œdipien redoutable. Le public applaudit les titres du premier EP, “Beaulieue”, “Kid” et “Fête de trop” qui vient finir le set. Pour son rappel, Eddy choisit de nous présenter deux nouvelles chansons, deux chansons parlant d’amour. “Je deviendrai fou pour toi” dit-il dans la première, “ce soir, comme tous les soirs, j’te cherche dans le noir” chante-t-il dans la deuxième, s’éclipsant dans l’ombre des coulisses, sous un tonnerre d’applaudissements.

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Photos : Emma Shindo