Un coup de foudre nommé Foé

DÉCOUVERTE – La découverte de Foé, jeune toulousain à la voix de velours, a été aussi puissante qu’un coup de foudre. Un premier EP à écouter d’urgence.

Foé s’est révélé comme beaucoup, sur YouTube en diffusant des vidéos de reprises pour ses potes. Puis, sous l’aile d’une boîte de production, Faubourg 26, et d’un label indépendant, Tôt ou Tard, il est rapidement passé de sa chambre d’étudiant au studio d’enregistrement. En novembre dernier il sort son premier EP éponyme, Foé. Les 4 titres, chantés en français (avec quelques touches d’anglais par musicalité sur “Running”), dévoilent une sensibilité touchante derrière la voix grave et profonde du garçon.

Romantique et contemporain

Foé – élégamment nommé d’après l’auteur de Robinson Crusoé, Daniel Defoe, que sa mère l’avait obligé à lire – voyage au pays d’une poésie contemporaine, empreinte d’une inspiration classique. Véloce au piano et parfois lyrique dans son chant, son héritage est clairement classique. Mais ses textes et orchestrations ajoutent modernité et problématiques contemporaines aux compositions.

Mêlant le passé et le présent, il compose au piano, n’ajoutant parfois rien que sa voix (“Bouquet de pleurs”), ou au contraire orchestrant ses titres de pistes, samples, percussions et cordes grandioses (“Coma idyllique”). Il joue de sa voix comme d’un instrument, souvent hip-hop mais aussi lyrique, notamment sur “Running” où il passe de la voix hachée, rythmique, à celle chantée, mélodique. On lui reconnaît parfois quelque chose de Woodkid pour l’ambiance, ou de Fil Bo Riva pour la rudesse de la voix.

Foé est bien le témoin de son temps, celui où il peut chanter simplement comment il s’est fait quitter pour une fille (“Alors Lise”). Le temps aussi où l’amour va et vient (somptueux piano-voix, “Bouquet de pleurs”). Unique dans sa poétique, il ne peut que convaincre et séduire. À suivre de près.

Foé, son premier EP est disponible depuis le 10 novembre 2017 chez Tôt ou Tard. Un album est en préparation pour le printemps 2018.