Martin Rahin et Das Geld, la France qui fait danser

LIVE REPORT – Si tu ne les connais pas et que tu es en sérieux manque de rythmes entraînants, c’est le moment de découvrir Martin Rahin et Das Geld.

Martin Rahin, c’est cet artiste qui se partage entre Paris et Strasbourg. Entre écriture pour les autres et projet solo. Entre ombre et lumière. Ce soir à Strasbourg, il préchauffait son set qu’il présentera à Paris pour la première édition des Bains Festival aux Bains Douches. Seul avec guitare et claviers, Martin Rahin est de ces artistes super actuels qu’on n’aime ou qu’on n’aime pas, mais à qui on ne peut que reconnaître un magnétisme et un don certain pour un son de notre époque.

Martin Rahin, prince de la pop française ?

Parce que si la France, actuellement, doit se targuer d’un son particulier, c’est bien celui de la pop en français parsemée de beats et de synthés, élevée en étendard par la clique des Fishbach, Clara Luciani, Calypso Valois, Voyou et consort. (Preuve en est la sélection du duo Madame Monsieur à l’Eurovision, hein. La France a choisi…).

Martin Rahin, lui, est l’un des seuls représentants masculins de cette scène, mais on lui prédit un bel avenir. Il y a trop d’efficacité dans ses mélodies, qui passent d’une patte tropicale à une ambiance aérienne en un rien. Il y a trop de punchlines dans ses textes (on en parle, du paradis en airbnb ?) et de références de qualité (Frank Ocean revisité). Bref, Martin Rahin a tout pour plaire et on mise gros sur la suite, dont on reparlera bientôt.

Martin Rahin, Les Bains Festival, jeudi 7 février, 20h30

L’amitié franco-canadienne de Das Geld

Après lui, n’ayant qu’une envie (dormir), je me force à rester pour voir au moins le premier titre du set de Das Geld. Je découvre et me dis rapidement que je peux bien rester pour un deuxième titre. J’ai fini par tirer un trait sur mes heures de sommeil. C’est que ce duo a un truc, comme on dit.

L’un aux claviers, l’autre face à lui à la guitare, ça part un peu dans tous les sens, entre « expérimentations drone et dance music crasse », comme ils disent. Peu importe ce que ça veut dire, peu importe qu’ils parlent myrtilles ou Limoges, leur musique est ULTRA dansante. Et étrangement poétique. De la poésie qui ressort d’une scène de soirée de Xavier Dolan. Me demande pas pourquoi, quand j’entends un groupe un peu électro, avec une énergie folle mais qui me sert le cœur de joie en même temps, je le visualise dans un film de Dolan. Si ça marche, c’est bingo. Et là, ça marchait complètement. J’ai compris pourquoi quand ils ont dit que l’un venait de Rennes et l’autre de Montréal. Cherche pas, la québec touch, il n’y a que ça de vrai. Das Geld l’a encore prouvé.

► Das Geld, à Lille le 2 février, à Bruxelles le 3 février…

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