Hoboken Division (+ The Bellrays), bien plus qu’une première partie

LIVE REPORT – Groupe nancéien, Hoboken Division faisait la première partie des américains The Bellrays à La Laiterie Club. Chaleur et blues-rock à faire pâlir l’Angleterre.

Il ne faut jamais louper les premières parties. JA-MAIS. C’est ce que mes années de concerts m’ont appris. Au point qu’aujourd’hui, il m’arrive d’aller voir un concert exclusivement pour la première partie. C’était le cas hier, avec à l’affiche The Bellrays, mais surtout Hoboken Division.

La machine The BellRays

Je vais être honnête, je ne connaissais même pas les Bellrays. Pourtant, ce groupe existe depuis 1990, et s’est clairement fait un nom, au vu du public présent dans la salle de la Laiterie. Il paraît qu’on disait d’eux à une certaine époque qu’ils étaient une sorte de The Stooges qui auraient rencontré Tina Turner. Je comprends la comparaison quand j’entends les premiers titres et vois le look de la chanteuse, Lisa Kekaula. Quelle voix ! À pleine puissance, c’est un moteur qui vrombit. Et les musiciens la suivent avec leur mélange rock, soul, et funk. Bref, ça envoie fort. Tellement que je filerai à l’arrière les trois premières chansons finies. Et au fond, je ne pourrais que me rendre à l’évidence : j’ai l’impression d’être face à une machine bien huilée qui file à toute blinde, pendant que je reste sur le bas-côté.

Mais tant pis, parce que mon bonheur à moi, il a lieu en première partie avec Hoboken Division, donc. Je les avais vus pour la première fois à Paris, il y a quelques années. Là aussi, c’était une première partie, et j’étais déjà déçue de ne pas pouvoir les entendre plus longtemps. Même constat ce soir, tant l’énergie de ce groupe est séduisante. La formule semble vue et revue : un rock garage, des racines blues profondes, une rage larvée, une voix chaude…Ça te rappelle les Kills ? Normal, tout le monde y pense.

Bouillonnants Hoboken Division

Je suis sûre pourtant que les références sont bien plus éloignées que cela. Marie à la basse et à l’harmonica, Mathieu à la guitare, Thibaut à la batterie. Ces trois-là pêchent plus loin. On entend la maîtrise jazz de l’un, on sent la culture delta blues de l’autre, et le tout est à la fois brut et contrôlé, sauvage et caressant, précis et bouillonnant. Alors pourquoi diable un groupe comme cela, qui en est à son 2e album avec The Mesmerizing Mix up of the Diligent John Henry, ne fait-il pas plus de bruit ? Encore un mystère français. On leur conseillerait bien d’oublier un peu leur humilité et de tout lâcher sur scène, dans un show grandiloquent comme leurs compères des BellRays. Ou alors de partir de l’autre côté de la Manche ou de l’Atlantique, là où d’autres sauront sûrement mieux que nous les apprécier à leur juste valeur. Mais alors on devrait leur dire au revoir et faire une croix sur l’honnêteté simple qu’on adore chez nos artistes fétiches. Alors que faire ? Continuer à aller les voir et parler d’eux autour de nous. Et puis surtout, continuer à aller voir les premières parties. C’est là que sont les pépites.

 

Hoboken Division en tournée dans toute la France avec The Mesmerizing Mix up of the Diligent John Henry, sorti sur La Face Cachée

 

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