SYML et Mappe Of à La Tulipe : l’art de se purifier le cœur

LIVE REPORT – Superbes retrouvailles pleines d’émotions à la Tulipe avec le folk-électro de SYML accompagné par le plus surprenant Mappe Of.

C’est une affiche qui vous rappelle quelque chose ? Syml + Mappe Of. On prend les mêmes, et on recommence. Dans de meilleures conditions que dans un Ministère bondé où les deux Nord-américains nous avaient donné rendez-vous au début du mois de mai. Pour bien commencer la rentrée, quoi de mieux que la Tulipe, ses ampoules rétro en façade, ses tables de cabaret sa boule à facettes, son balcon, son parquet… un lieu bourré de charme, parfait pour l’ambiance feutrée et intimiste des deux sets.

Le Canadien Mappe Of démarre avec sa guitare électrique et ses pédales loops. Il joue les titres de son premier album A Nothern Star, A Perfect Stone sorti l’année dernière. Ambiance Fleets Foxes des débuts, avec des passages électroniques et même de l’autotune qui viennent casser le côté folk organique. Ça surprend, mais c’est là tout l’intérêt. Des moments atonaux aussi, bien amenés par de délicats arpèges. Il finir son set par “Nemen”, et malgré un petit couac que personne n’entend, Tom, de son prénom, se reprend et finit tout en subtilité, dans la pénombre du spot.

Montagne russe des émotions

Au tour de l’Américain de grimper sur scène. Cette fois-ci Syml est accompagné d’un seul musicien, aux machines (Pete). C’est la première fois qu’ils jouent ensemble, puique Syml démarre sa nouvelle tournée par cette date à Montréal. Il est arrivé il y a 3-4 jours, dans le but de faire des photos promotionnelles pour son prochain album. La sortie serait prévue pour le début de l’année prochaine nous dit-il dans un sourire.

Quand il est pas derrière son clavier, Syml s’accompagne à la guitare acoustique. Pete, présent sur la moitié du set vient ajouter des nappes électroniques sur “Wildfire”, “Ghost” ou “Where’s My Love?”. De la basse souvent, et des accessoirisions un peu lourdes qui rappellent les versions studio. On aurait pu s’en passer. On mettra ça sur le compte de leur première fois. “On s’en sort pas trop mal pour une première non ?” s’amuse Syml. Néanmoins, dès que Brian Fennell de son vrai nom, repasse en solo (“The War” en piano-voix,  “Girl” en guitare-voix”), les émotions sont palpables à tous les coins de la salle. Ça va droit au cœur, ça le prend et ça le triture. Ses mélodies nous emportent dans des tourbillons émotionnels infernaux, des larmes de joie, des souvenirs mélancoliques, des peines de cœur…

Des chansons qui entrent en totale opposition avec cet artiste à l’aura solaire. Cet interprète d’un “Mr Sandman” et “The Middle” à émouvoir n’importe quel être au cœur de fer. Cet homme bourré d’humour qui demande au public de lui poser toutes sortes de questions, de l’histoire de sa guitare avec Air Canada à son premier concert où il est allé. En passant par des nouvelles de sa petite fille, s’il a goûté à une poutine et s’il lui arrive de péter discrètement en public. Il répond à tout, sans gêne, avant de se lancer dans des interprétations à faire pleurer dans les chaumières.

En plus des larmes et des petits fous rires, La Tulipe aura le droit à “Clean Eyes” en avant-première. Une nouvelle chanson plus pop que ce Syml nous avait présenté jusqu’à présent, avec drums électronique et un peu plus d’espoir mélodiquement parlant. Un nouveau single qui sortira vendredi prochain nous annonce-t-il, pas peu fier.

On sort de La Tulipe le cœur vidé, les yeux encore moites, mais heureux. Tellement heureux.

Photos : Emma Shindo