Sex Education, la série qui éduque à la liberté et à la tolérance

NETFLIX – Des séries adolescentes ayant traité le thème de l’amour et du sexe, le monde n’en manque pas. Mais combien l’ont fait de manière juste, honnête et sans tabou ? Aucune. Jusqu’à Sex Education.

Une mère sexologue pour un adolescent lambda dans un lycée anglo-saxon. Une jeune fille “rebelle” qui y voit un bon filon pour gagner de l’argent sur le dos de ses camarades. Voilà le résumé rapide de Sex Education, la série Netflix qui vient d’être renouvelée pour une 2e saison. Il y avait de quoi s’inquiéter au départ : Otis, ado mal dans sa peau au point de ne pas parvenir à se masturber, tâche de mener sa vie dans son lycée accompagné de son meilleur ami Eric, archétype du lycéen gay excentrique. Ça sentait le cliché, encore plus quand débarquait Maeve dans le tableau, fille rebelle aux cheveux roses et aux yeux charbonneux, qui allait forcément le faire tomber amoureux. Et pour être totalement honnête, on pensait que le sexe, dans tout ça, n’était qu’un “produit d’appel” pour garantir des spectateurs à cette série. Erreur.

Le sexe sous toutes ses formes

Le sexe est en réalité le thème central de cette série pas mensongère du tout. Au fil des 8 épisodes de 52 minutes, et avec la complicité de Jean, la mère d’Otis campée par la sublime Gillian Anderson, on suit les tribulations d’une bande d’adolescents qui découvrent comment gérer cet aspect complexe de leur vie. Aucun sujet n’est épargné : masturbation, homosexualité refoulée ou affirmée, féminine et masculine, manque de désir, simulation, mensurations, virginité, harcèlement, tout y passe. Absolument tout.

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Mais la vraie beauté de cette série, c’est la tendresse, l’humour et surtout l’honnêteté avec lesquels sont traités tous ces sujets, et qui donnent lieu à de vrais moments forts dans cette saison. Que ce soit la scène de fellation mimée à coup de bananes (ridiculement hilarante) ou l’épisode entier sur l’avortement, on ne peut qu’approuver le regard que Laurie Nunn a porté à ses personnages : un regard vrai, délicat, et sans aucun jugement. Et cela, par-dessus tout, est libérateur.

Un casting féminin et féministe

Libérateur et terriblement frais aussi, grâce aux acteurs qui incarnent ces ados en pleine découverte d’eux-mêmes. Asa Butterfield dans le rôle principale d’Otis, Ncuti Gatwa dans le rôle d’Eric, et surtout Emma Mackey, vraie révélation et finalement principale héroïne de cette série avec son personnage Maeve. Et quel bonheur de voir la part belle donnée aux personnages féminins ! Tous profondément féministes, tous profondément forts et complexes, indépendants sans nier leurs fragilités. Un régal qu’on n’attendait plus.

Il faut ajouter à cela la bande son, presque exclusivement composée et interprétée par le génial Ezra Furman, qui s’offre d’ailleurs une apparition sur scène lors du bal de prom. Le choix n’aurait pu être meilleur tant cet artiste colle parfaitement avec l’humour, la subtilité et la profondeur de cette série, lui qui joue avec les codes, assume sa bisexualité et se travestit volontiers sur scène.

Non, décidément, il n’y a rien à redire à cette série. À part peut-être un grand merci.