BELLFL0WER lancent leur 2e album : finalement, la taille compte

LIVE REPORT – C’était leur première date depuis la sortie de leur nouvel album “Upside Down”. On était au lancement montréalais de Bellflower au Centre Phi.

Comment 14 personnes vont-elles rentrer sur la scène du Centre Phi ? C’est la question que je me pose sur le chemin du lancement montréalais de Bellflower qui viennent de sortir leur nouvel album, Upside Down, trois ans après The Season Spell, leur premier jeu.

Pour fêter sa première date live, le collectif de québécois déjà nombreux (huit personnes) s’est adjoint les services d’un trio de cordes (violon, alto, violoncelle) et trois cuivres supplémentaires (tuba, cor et trombone). “La totale !” commente une dame du 1er rang avec le sourire, fait rapidement confirmé par Em Pompa, la chanteuse-guitariste du groupe. Il n’était pas question de faire les choses à moitié. Soit on fait les choses bien, soit on ne le fait pas, non ?

1 scène, 2 albums, 14 musiciens

Même si 14 musiciens ça fait beaucoup sur le papier, en réalité on reste sur un concert pop-jazz. Les arrangements ont été réalisés, comme d’habitude, avec beaucoup de nuances et de subtilités. Jamais on ne se noie dans un flot de notes, jamais on ne tend l’oreille pour attraper une ligne que l’on juge intéressante mais qui serait recouverte par une autre. Bellflower nous amènent là où ils le souhaitent à travers des parcours harmoniques bien construits et largement accessibles. Même certaines dissonances de ton et demi-ton sont finement amenés et jamais ne dérangent l’oreille (“December”). Ils surprennent et nous guident pas à pas. De “Upside Down” à “Bullets” plus un rappel.

Parfois cheffe d’orchestre, parfois simple admiratrice de ses camarades, les yeux remplis d’étoiles peinant à cacher ses émotions, Em Pompa est, de sa voix lumineuse (“My Crown”), la clé de voûte de cette toile colorée pleine de nuances et d’aspérités. De chaque côté d’elle, les percussions et accessoires (nombreux) dont la précision et la synchronisation sont impressionnantes (William Côté et Kathryn Samman sur “Bullets” notamment). Derrière elle, les claviers, pour les lignes mélodiques qui structurent en douceur les compositions (Jérôme Beaulieu), tout comme la basse, discrète mais solide (Jérémi Roy), et enfin le trio de cuivre/vents pour des interventions tantôt vaporeuses, tantôt pêchues (Alex Dodier, Nicolas Boulay et Félix Petit).

Je crois que je ne le dirai jamais assez, mais Bellflower est, pour moi, l’un des meilleurs groupes de la scène québécoises de ces dernières années. Celui qui a une vraie proposition musicale, riche et captivante. Un groupe dont le live me transcende à chaque fois que je les vois. C’est aussi un de ceux qui me font passer par le plus d’émotions différentes tout en me ravissant les oreilles et les yeux (il y a tant à observer sur scène !).

Qu’ajouter de plus ? Que 14 personnes ont effectivement bien tenues sur la scène du Centre Phi. Pas une n’était de trop.

En concert le 5 octobre à Sherbrooke, le 12 octobre à Québec et le 19 octobre à Ottawa.

Photos : Emma Shindo