Kim Churchill au Ministère : un retour aux sources qui fait du bien

LIVE REPORT – En solo, et pour le deuxième soir d’affilée, l’Australien Kim Churchill a offert un concert captivant plein de classe.

Le Ministère affiche quasiment complet pour accueillir Kim Churchill une seconde fois d’affilée. La veille déjà, c’était sold-out. Autant dire que la foule attend fébrilement l’arrivée sur scène de celui qu’ils considèrent presque comme un enfant du pays. Signé chez Indica Records pour ses premiers disques, et toujours en tournée avec l’Agence Preste, Kim Churchill est loin d’être un inconnu dans ce Québec et ce Canada qu’il a parcouru en long, en large, et en travers.

S’il est là, ce soir, c’est d’ailleurs parce qu’il vient de sortir FORGETTING, le deuxième EP d’une série de quatre, enregistré sur l’île de Vancouver, où il a ses habitudes. Le premier, I AM, sorti quelques mois auparavant a été écrit à Berlin. Quatre pays, quatre ambiances, mais une seule et même volonté : laisser libre cours à sa créativité (parfois bridée par les contraintes d’un l’album) et revenir aux sources de sa musique.

La machine Churchill

Kim Churchill est donc revenu à ses premières amours. Formule solo en one man band, grosse caisse aux pieds (nus), guitare et pédales à gogo, et harmonica. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça lui réussit toujours aussi bien. Double pédale pour accentuer la rythmique, lignes d’harmonica toujours harmoniser des séquences instrumentales et incroyable jeu de guitare, la machine Churchill est en très bonne forme.

Entouré de quelques jolies ampoules s’éclairant par intermittence, le show nous enveloppe dans une confortable intimité, où l’artiste prend le temps de nous plonger dans ses souvenirs et de nous livrer de nombreuses anecdotes croustillantes.

Il nous raconte ses voyages en vans à travers le monde (“Truest Intentions”) et ses rares sédentarisations en colocation vegan (“The Sunroom”, “Caught up in the Landslide”). Il nous raconte aussi sa vie en couple à Newcastle et ses mauvaises habitudes de récup’ d’objets divers et variés (“Second Hand Car”).

Jouer unplugged pour mieux se retrouver

Puis, il avoue, penaud, avoir arrêté de jouer de la guitare pour le plaisir. Ni une, ni deux, il se rattrape lors d’une superbe parenthèse acoustique de trois titres, en avant de scène, dans un halo de lumière orangée (“See You Soon”, “Look Too”, “Rosemary”). On aurait pu entendre une mouche voler. You’re so wonderfully quiet remarque-t-il d’ailleurs, large sourire sur les lèves.

Le temps passe vite en bonne compagnie. Il file à une vitesse folle, tout comme ses titres plus dansants qui viennent s’enchaîner et clôturer le spectacle (“Don’t Leave Your Life Too Long”, “Canopy”, reprise bluesy “Window to the Sky”).

Peu de titres sont finalement joués ce soir-là, mais chacun a été retravaillé et réinterprété (spontanément ?) à la sauce Churchill. Il commet quelques erreurs mais se reprend aussitôt et soyons honnêtes, souvent on n’y aurait vu et entendu que du feu.

Pas de chichis pour le rappel, car the encore is dead déclare-t-il. Kim Churchill reste donc sur scène après avoir réclamé un tonnerre d’applaudissements, et entame la dynamique “What I’m Missing” tirée de son dernier album Weight_Falls. La salle est comble et comblée.

Nos précédents articles sur Kim Churchill.

Photos : Emma Shindo