Cadeau de Manchester : le live acoustique d’Elbow

CHRONIQUE – L’un des plus somptueux groupes mancunien, Elbow, nous a offert ce 26 mars un somptueux cadeau, encore plus appréciable en ces temps compliqués, un album acoustique et live : Live at The Ritz – An Acoustic Performance.

Peut-être que vous ne connaissez pas Elbow. Vous ne seriez hélas pas les seuls. Et ce n’est pas grave, pas besoin de connaitre la discographie complète du groupe pour vous plonger dans celui-ci. Elbow vous accueillera avec bienveillance, sans jugement, d’un sourire bonhomme et tendre, et vous vous sentirez telle la petite brebis égarée qui, en écoutant cet album, se sent enfin à la maison, en sécurité… 

Little Fictions l’album sublissime

On a eu l’occasion ici de vous parler de manière dithyrambique d’un de leur dernier album, Little Fictions, sorti en 2017. Il n’y a parfois pas assez d’adjectifs pour exprimer l’émotion et la beauté qui se dégagent de leurs chansons. Leur musique est classieuse, souvent très cinématographique, très arrangée avec des cordes dignes d’un orchestre classique. Leurs paroles sont des pépites de poésie, pour ceux qui aiment la langue de Shakespeare.

Une fois embarqués dans leur univers, vous ne pouvez que prier pour une date de concert à proximité de chez vous, pour pouvoir vous gonfler à bloc de leur merveilleuse et délicate énergie. Même si aux vues de la richesse de leurs arrangements en studio, on peut appréhender une déception en ne retrouvant que quelques larrons musicos sur scène au lieu d’un ensemble philharmonique.

Quand le live ramène à l’essen(c)iel

Et bien il n’en est rien. Le titre phare de Little Fictions, “Magnificent (She Said)” a beau perdre ses violons au Ritz, il se dépouille pour n’être plus que son âme et son essence-même. Repris par un public de fans, il devient une sorte d’incantation païenne lumineuse qui ne manquera pas de vous mettre la chair de poule.

Quelques nouveaux titres extraits de Giants of All Sizes (sorti en octobre dernier, mais dont nous n’avons honteusement pas pris le temps de vous parler) se glissent également dans la setlist. Ce sont bien sûr les plus “acoustiquables”, donc attention à nouveau au potentiel hautement lacrymal de “Seven Veils” et “Weightless”. Ce dernier titre étant dédié au père récemment décédé du chanteur, pour qui il porte un toast en début de titre, ainsi qu’à d’autres disparus, mais sans pathos aucun. Le piano amical qui vient donner un coup de main à la guitare en picking, sur le vieux classique “Scattered Black and Whites”, arrive à vous coller un cafard radieux, oui, un spleen souriant, la signature Elbow. Et vous aussi vous avez envie d’hurler Beautiful ! à la fin, comme ce spectateur extatique capté pendant le live. 

On en redemande…

Le seul reproche que l’on peut faire à cet album est sa durée, qui comme toute friandise, nous paraît bien trop courte. L’histoire ne dit pas si le timing de la sortie de cet album a toujours été prévu ainsi, en tout cas, il tombe à point nommé. Merci, tellement, messieurs Elbow, pour cet énorme et tendre cadeau que vous nous faites avec cet album, “Oh Manchester Ritz”… 

Disponible sur les plateformes de streaming habituelles.