Cascadeur entre dans la Cour des Grands
Cascadeur : un personnage étrange, qui au premier abord peut faire un peu flipper. Remettons les faits dans leur contexte. Lui aussi, c’est dans le cadre particulier du Salon Musical de l’Église Saint Eustache que je le découvre. En même temps que You And You (il faut dire que cette soirée Madame Lune avait une programmation plus que magnifique avec quatre artistes aux talents incroyables, Cascadeur et You and You, Neeskens et Loren Lopez). L’homme ouvrait le bal : c’est dans une tenue de boxeur mexicain qu’il fait une entrée fracassante, le visage masqué, et les mains enfouies dans des gants de boxe. Immédiatement le cadre est planté.
Déjà à cette époque, il avait marqué mon esprit. J’avais été sensible à ses compositions au piano, cette voix sublime et ses envolées à la Tim Buckley (TIM PAS JEFF!). Son personnage m’avait tout de même fait posé quelques interrogations : pourquoi un casque? Pourquoi ne voit-on pas son visage? Je suis très sensible aux expressions faciales, et au regard d’un artiste lorsqu’il chante. Ne pas voir les yeux et tout simplement son visage m’avait fait comme un blocage. Mais en réalité, on oublie rapidement ce détail, lorsqu’on écoute et qu’on regarde Cascadeur tellement on s’évade. Cet artiste-là il faut le prendre en entier : c’est une musique unique, un univers unique, un personnage unique, et un spectacle hautement conceptuel… lui aussi unique en son genre, ou il mêle le son et l’image.
Cascadeur nous transporte avec ses titres dans une toute autre dimension. Derrière son piano, il déploie une cascade de mélodies épurées au charme torpide et mystérieuse. Sur scène, Into The Wild, Walker ou encore Meaning prennent une autre ampleur. Il est accompagné de chœurs, qui subliment des compositions d’une très haute qualité. Il n’est donc pas étonnant que Cascadeur ait décroché un contrat chez Mercury, la Cour des Grands. On se réjouit déjà de savoir qu’un album est en préparation pour le début 2011. Et, pour les curieux il est en tournée en ce moment-là, et passera par la Cigale de Paris, dans le cadre du Festival des Inrocks le 7 novembre prochain… Pour sûr on y sera !