Hyperpotamus : la musique brûte par un chamane des temps modernes.
“Je suis Hyperpotamus, et je fais de la musique avec ma voix”. C’est ainsi que Jorge Escudero se présente dans la boutique Sol y Flor ou les Boutiques Sonores organisaient leur rencontre musicale. Ce jour-là, c’était Thos Henley que nous voulions écouter, et nous nous sommes pris une belle claque musicale de la part d’un grand brun aux cheveux bouclés qui ne paie pas de mine au premier abord. L’homme arrive tout droit d’Espagne, sans instrument mais avec un casque, un micro et une pédale de sample. Il commence son set, et là on se dit qu’on a devant nous un véritable phénomène. Il n’y a personne avec lui, et pourtant si on ferme les yeux on jurerait entendre un orchestre entier. Comment décrire Hyperpotamus ? Les mots manquent, tellement cet homme est un extra-terrestre. Au fur et à mesure de ses sets, il découpe, colle sa voix, mélange beats et vocalises. Il bricole avec ses pédales des morceaux qui balancent entre hip-hop musique tribale et blues. Plus que de la musique, c’est un univers inédit que propose Hyperpotamus. L’homme est un Objet Musical Non Identifié, qu’il faut absolument voir évolué en chair et en os. La voix de Jorge envoûte, les rythmes qu’il joue transportent, et ses pas chaloupés nous donnent irrésistiblement envie de bouger les hanches. Un plaisir des oreilles, et de yeux également : le voir jongler en live avec ses quatre micros est en effet assez impressionnant. Le public présent dans la boutique Sol y Flor ne s’y est pas trompé, tout comme celui de la Maroquinerie. En effet, le garçon était en première partie de Tumi And The Volume et, une fois encore énorme succès. Le public l’acclame et les regards interloqués en disait long. Le charme a encore agi. Et quand on écoute Hyperpotamus, on se dit qu’il n’y a pas besoin d’artifice ou de superflu pour faire de la musique, la voix suffit.
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Sabine Swann Bouchoul