Les Prêtres : mais pourquoi ça marche ?
Parfois je me dis qu’en fait en France on préfère écouter de la bouse. On ne doit pas aimer la qualité, ça doit nous brûler les oreilles. Non parce que lorsqu’on regarde les ventes d’albums chez nous, j’ai peur. Très peur :
1. Les Prêtres
2. Nolwenn Leroy
3. Colonel Reyel
Adele, la vraie bonne musique n’arrive qu’en quatrième position. Faudrait qu’on m’explique pourquoi et comment les Prêtres, des mecs sortis de leur Église non pas pour prêcher la bonne musique, mais abimer ses plus grands standards arrivent en tête des classements… Tu ne connais pas les Prêtres, fichtre…tu as bien de la chance ! Pour briller en société, je vais t’expliquer en quelques mots qui sont-ils : un boys band clérical qui revisite la variété française version chant d’Église. Non, ça ne donne comme dans Sister Act. Ça tire plutôt dans le pathétisme en réalité. Mais alors pourquoi ça marche ? Pourquoi “Leur nouvel album GLORIA, n°1 du TOP ALBUMS pour la 3ème semaine consécutive”. Pourquoi “GLORIA est déjà DOUBLE DISQUE de PLATINE“, comme on nous l’annonce dans le énième communiqué de presse qui fait exploser ma boîte mail?
Des Prêtes du SHOW-BIZ
Ces mecs-là ont des connexions. Parce que de toute manière rien ne vaut un carnet d’adresse bien fourni, Monseigneur di Falco Léandri, la tête pensante connait à peu près tous les gens bien placés dans le monde de la musique. Et ça, une fois que tu l’as, toutes les portes jusqu’au Paradis des Charts te sont ouvertes.
TF1, mon amour…
TF1, chaine de la propagande par excellence nous bassine toutes les trois pubs le magnifique assassinat de Tchaïkovsky par les Prêtres. Là aussi, c’est parce qu’il y a une connexion au niveau du carnet d’adresse… Ben oui, il faut savoir que Les Prêtres, c’est surtout un plan marketing.
Qui donc achète encore des albums ?
Perso moi j’en achète encore par centaines, mais c’est parce que je suis une Material Girl et une acheteuse compulsive (c’est d’ailleurs en ça que je me reconnais totalement dans Les Confessions d’Une Accro du Shopping). Mais, chez les djeun’s, la mode est davantage au téléchargement légal ou pas (là n’est pas le débat). Ceci étant, j’imagine que la tranche que les Prêtres séduisent dépasse très largement les + 50 ans, et j’imagine que dans cette tranche-là peu de gens téléchargent…
Les chants grégoriens élèvent et reposent l’esprit…
Ca c’est vrai quand c’est Era qui chante. Chez nos Prêtres, on ne fait pas simplement dans les chants d’Eglises, avec de jolies harpes, des violoncelles, des splendides chœurs et des paroles qu’on ne comprend pas parce qu’en latin (toi aussi tu dessinais pendant tes cours ?). Non, les Prêtres eux chantent bien en français, mais on ne comprend pas toujours pas les paroles, et d’ailleurs on ne reconnait pas tellement les chansons si elles ne sont pas annoncées en amont. Et puis, eux ne sont pas à classer dans la catégorie chant lyrique mais plutôt registre pop, avec les très lourds arrangements qui vont avec.
On copie sur les voisins !
Tu crois que les Prêtres c’est une créa originale ? Tsss ! En France, on aime bien piquer les idées chez les autres. Là, on est allé chercher chez les copains irlandais et leurs Priests. A la différence près, qu’eux chantent des vrais chants religieux, avec des instruments traditionnels et organiques. Ils misent sur la pureté.
C’est quand même un boys band !
Tu me dis « prêtres », moi je vois un mec en soutane noir, une croix pectorale, et pas très fun…Avouez que c’est pas très vendeur. Ces Prêtres-là n’ont pas de croix visible, sont toujours tirés à quatre épingles, et toujours de noirs vêtus. Pas un mot de travers, et forcément ça plait…aux ménagères de plus de cinquante ans qui va se ruer sur son album à l’espace culturel Leclerc le plus proche de chez elle.
Conclusion : si tu veux te lancer dans la musique, tu sais ce qu’il te reste à faire : faire de la daube française, de l’eurodance ou du chant d’Eglise (alors, les Sœurs c’est déjà pris apparemment, mais tu peux essayer de prendre comme nom de scène les Evêques ou Diocèse)