Rock et mauvaise réputation
Quand j’ai dit à mes parents que je voulais être journaliste musicale, la première réaction de ma mère fut celle-ci « mais t’es folle, tu ne vas pas traîner avec des fous et drogués »… Mon père, lui, n’a rien dit, mais voit aussi d’un très mauvais œil ce monde obscur dominé par le « sex, drug & rock’n’roll ». Y a-t-il plus de drogues, de sexes et autres violences dans le monde rock, ou dans la musique en générale que dans les autres domaines ? Je ne crois pas…
enfin peut-être…
Carrément que oui.
Mais, il y a coucheries et autres trafics partout, sauf que le rock lui n’est pas du genre à se voiler la face, mais plutôt à assumer ce que les autres tentent désespérément de cacher. Et, le rock c’est surtout une affaire de passion brûlante qui se vit intensément. Le rock est politiquement incorrect, et traîne derrière lui les frasques de ses légendes qui ont fini de créer sa « mauvaise réputation ».
Les années 70 ont été déterminantes pour le rock. On parle même de naissance du rock moderne mais surtout c’est une période florissante qui a vu naître la plupart des grands groupes et les scandales qui iront avec. A croire qu’inconsciemment les groupes de rock se sont passés le mot pour de créer des genres “badboys” : Johnny Cash en prison pour l’incendie d’un parc national en 1965, James Brown était un cleptomane qui volait tout ce qu’il trouvait d’interessant passera lui aussi par la case prison… Sid Vicious, Brian Jones, Elvis, Charles Manson, Jim Morrison… j’en passe, la liste est beaucoup trop longue, et il faudrait quinze tomes pour tout passer en revue… “Et toi, peux-tu faire pire que moi?” devait-être le sujet de conversation préféré des rockeurs de l’époque.
Le rockeur est libéré sexuellement
60-70 ? Nous sommes en plein pendant la révolution sexuelle, libération des moeurs, les jeunes veulent faire tomber toutes les barrières et changer le monde. Les musiciens sont aussi révoltés, et ont surtout les hormones en ébullition… Le phénomène des groupies se multiplie, et les musiciens devant tant de poulette à leurs pieds se retrouvent comme des enfants lâchés dans un magasin de jouets avant Noël où tout est gratuit : il n’y a plus qu’à choisir… Janis Joplin ne s’est pas privée, piochant dans la gent masculine mais aussi féminine. Freddie Mercury, lui, ne vivait que pour le sexe disait-on…
Le Rock est violent…
Le rock est violent, le rock est revendicatif, le rock est bouillant comme les Enfers… L’enfer ? Un sujet de prédilection des rockeurs : “Straight to Hell”: The Clash, “Highway to Hell” : AC/DC, “Sympathy For The Devil” : The Rolling Stones, “Rock N Roll Hell” : Kiss, “Heaven & Hell” : Black Sabbath. Par ailleurs, comme le soulignait Daniel Lesueur “a-t-on déjà vu un meurtre durant un concert de musique classique? Pendant un concert de rock oui…à Altamont en 1969” durant un concert des… Stones d’ailleurs. Même chose pendant un concert de Peter Gabriel à Paris, en 1977.
…le rockeur l’est tout autant…
Les maîtres du Punk Rock, Les Sex Pistols ont défrayé la chronique durant les 26 mois de leur courte carrière : chacun de leur concert se transformait en champs de bataille, et les salles de concerts n’étaient que ruines après leur passage… Baston et pogo étaient le cocktail explosif proposé…D’ailleurs la légende dit que c’est à Sid Vicious qu’on doit la création du pogo : il cherchait son rendez-vous le soir d’un concert, et comme il n’y voyait rien, il se mit à faire des bonds et jouer des coudes pour se frayer un chemin…le fan de rock étant grégaire, tous se sont mis à faire de même.
…Et il meurt jeune.
Allez savoir pourquoi il y a plus de mort dans le rock que dans les autres catégories musicales… Existe-t-il un pacte signé avec le diable pour ne pas dépasser les 30 ans (dernière date limite avant péremption) : le rockeur vit de tous les excès, connait vite le succès et la gloire, mais en échange il meurt jeune. Il rentre ainsi dans la légende et l’Histoire garde en mémoire son beau minois… Die Young and Stay Pretty disait Blondie…Ainsi dans le Club des 27, on retrouve plus en majorité des rockeurs… Allez savoir, “un bon rockeur, après tout est un rockeur mort” écrit encore Lesueur.
Le rock se vit intensément, à excès certainement avec passion et sans modération. Et c’est justement cette brûlante passion qui a coupé les ailes à bons nombres de rockstars, et a donné cette réputation sulfureuse au Rock’n’roll…but We Like It…