Femme et “journaliste musicale”? Merde aux clichés.
Ça part d’un article de Raphaëlle Bacqué paru dans le Monde. La journaliste parle de la relation entre les femmes journalistes politiques et les politiciens, et des soupçons fondés ou pas sur la nature de ces relations. Elle conclut avec “il serait temps de considérer qu’une femme peut se comporter professionnellement sans qu’on la soupçonne systématiquement de s’être, au sens littéral du terme, couchée“.
J’ai envie de transposer la réflexion dans le milieu si macho et masculin de la musique. Combien de fois, me suis-je pris des réflexions dans la gueule du type “mais toi tu veux être journaliste musicale seulement pour pécho les musiciens pas vrai?” ou encore “contrairement à toi, si on m’invite à une soirée, moi c’est pas pour mon cul“. Alors quoi, une femme ne peut pas se lancer dans la sphère musicale juste pour l’amour de la musique et non pour le faire avec les musiciens? Ne peut-elle pas faire le même job qu’un journaliste mec qui va rencontrer Mathieu Chédid ou Jack White ? Un peu de bon sens, une femme peut très bien se tenir, et même refuser les avances qu’un musicien pourrait ou tenterait de lui faire. Bien sûr qu’il y en a. Mais pas plus, pas moins que dans les cabinets d’avocats, les hôpitaux, les bureaux de n’importe quelles administrations. Et comme partout, une femme peut très bien dire “non”.
Nous avons une conscience professionnelle, et on peut très bien aller à la rencontre d’un artiste sans avoir de relations autres que professionnelles, on peut très bien aller à un concert sans avoir envie de sauter sur le batteur du groupe, on peut aussi bien parler de musique, industrie et crise du disque que vous messieurs. Nous ne sommes pas ces “filles qui ne servent qu’à une chose, baiser” comme le disait ce très cher Mick Jagger.
Pour qu’un peu, une femme s’habille un peu sexy et voilà qu’elle est tout de suite cataloguée. C’est pénible, fatiguant, et surtout dégradant. Imaginez des regards appuyés de ces mecs, qui du coin du bar vous observent en faisant des messes-basses avec leurs collègues dès lors que vous osez adresser la parole à un artiste mâle. Merde. Moi, c’est l’unique chose que j’aurais à leur dire.