On y était : Ane Brun au Trianon
Comme pour le Café de La Danse, l’an dernier, Ane Brun offrait sa première partie à Linnéa Olson. Et, comme l’an dernier la jeune fille seule avec son cello fait des merveilles. Elle commence en ne faisant parler que son instrument, sans parole. Pas besoin de mots en vrai pour se faire littéralement embarqué dans l’univers onirique de Linnéa. Cinq chansons plus tard, elle laisse place à l’orchestre d’Ane Brun. 5 musiciens sont à ses côtés. La formation à changé, normal dira-t-on puisque la musique de la norvégienne a aussi changé, laissant la part belle au percus. Aussi on n’est qu’à moitié étonné de voir deux batteries s’installer sur la scène du Trianon ! On le savait en écoutant son album que la belle voulait agrandir son public, délaissé un peu le côté intimiste de son univers pour s’ouvrir au plus grand nombre. Aussi, sur scène on retrouvait cette volonté.
Voluptueuse, le sourire aux lèvres, virevoltante comme à son habitude, Ane Brun nous éclabousse de sa classe, de sa voix parfaite et de ses chansons qui prend aux tripes. Si au Café de la Danse l’année dernière elle nous avait fait pleurer, cette année en revanche elle nous fait danser. Et à plusieurs reprises le public se lèvera comme un seul homme pour taper des mains aux rythmes des chansons. Celui-ci d’ailleurs ne voudra plus se rasseoir jusqu’à ce que la Belle le demande en rigolant.
Le public, donc à l’air ravi de la nouvelle orientation que prend l’univers d’Ane Brun moins dépressif, moins folk triste, plus étoffé. Moi, je le regrette sans doute un peu, j’aimais bien sa musique dépouillée, simple qui me touchait droit au cœur. D’ailleurs j’ai un peu été déçue qu’elle ne chante pas Rubber & Soul, ma pépite de dépressive qui me fait pleurer.
Moment suspendu du concert : Ane Brun chante un titre dans sa langue natale, le norvégien. Et comme quand Neeskens par exemple chante en néerlandais, aux premières paroles, on lève un sourcil, le manque d’habitude sans doute d’entendre des chansons dans d’autres langues que l’anglais ou le français), mais très vite, on est emballé. Certes, on ne comprend pas les paroles mais vu l’émotion qu’Ane Brun met dans l’interprétation on se dit que c’est une chanson qui lui tient à cœur. C’est beau et je me maudis de ne pas à avoir retenu le titre. Mais, je ne m’en fais pas, il sera sur un cd bonus qui paraitra très prochainement. J’ai hâte.