On y était: Dionysos au Printemps de Bourges
Pluie battante, ciel gris et température très fraîche. La météo sur Bourges est digne de celle d’un mois de novembre. A tel point que Mathias Malzieu a décidé de rebaptiser le festival “l’Automne de Bourges”. Dionysos se produisait sur la scène du Phénix, et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’espace d’un concert le public présent en masse a oublié le temps. A voir les visages des festivaliers, barrés de sourire niais et rougis par la danse, les sauts, les pogos (et un peu la bière), il fait tout sauf froid.
Quand on dit que le rock français est mort, il suffit de se rendre à un concert du groupe valentinois pour se rendre compte du contraire. Dionysos sur scène, c’est un spectacle de tous les instants qui commence avant même que le rideau soit levé. En fond sonore, on entend le célèbre thème de Star Wars, puis le groupe déboule en trombe et démarre avec “John McEnroe’s Poetry“. La tonalité est donnée : ça va être survolté, jouer très fort, et très rock. Pas une seule minute, le soufflet retombera. Le groupe à la longévité exceptionnelle -20 ans d’existence – alternera entre anciens titres (“La Métamorphose du Chat“, “Song For a Jedi“) et nouveaux morceaux : des tubes que le public connait déjà par cœur. “Bird’n’Roll” déchaine la foule, “Tom Cloudman” déclenche des pogos.
La symbolique de l’oiseau et la danse sont les deux éléments centraux de ce septième album, on ne s’étonnera donc pas de la présence des énormes canons à plume qui cracheront à deux reprises de plumes rouge dans la salle. Et, on se damnerait pour savoir danser le bird’n’roll (cette danse dont les pas se basent sur les battements d’ailes d’un oiseau) aussi bien que la belle Johanna.
Le groupe communie avec son public, qui le lui rend bien. Ce dernier se muera en chorale de sifflements d’oiseau, hurlera à pleins poumons “ta gueule le chat”, et portera littéralement Mathias Malzieu. Le bondissant chanteur aime les bains de foule, et en profitera d’un très long à la fin du set. C’est simple, il traversera le Phénix de part en part sur les mains du public, et torse nu. Il disait un peu plus tôt dans la journée ne pas savoir s’économiser sur scène, le Mathias. A tel point que lorsqu’on ressort du concert, on se demande si ce n’est pas nous qui étions sur scène. Une chose est certaine, le bird’n’roll a fonctionné. Cette danse est censée de libérer un taux d’endorphine suffisant pour oublier ses problèmes. Le temps d’un concert, on a oublié que c’était l’automne en avril, qu’il faisait moche, qu’on était en pleine période électorale…ou que le gros monsieur de derrière avait calé son énorme ventre dans le creux de tes reins.