Hater, mon amour…
Un hater qu’est-ce que c’est ? C’est une personne qui trouvera toujours une chose à redire sur quelque chose. En musique, il y a beaucoup. Beaucoup trop. Ca se manifeste par un commentaire méchant, de la provocation gratuite et des critiques souvent pas très constructives. Genre « c’est d’la merde ». Basta. Le hater est une personne qui a l’air de détester tout le monde. Un mec qui est constamment vénère. Sisi ça existe. Tous les jours et contre tout le monde. Je soupçonne le hater de se lever tous les matins du pied gauche et de n’avoir jamais de café chez lui pour le petit déjeuner. Je le soupçonne aussi de marcher par mégarde dans la merde du cabot qui chie au même endroit tous les matins avant d’arriver au boulot. Il sait qu’elle est là, la crotte, mais il l’oublie même s’il habite la même rue depuis dix ans. Pour évacuer sa frustration, il allume son ordi, va sur Twitter. « Tiens, on parle de Lana Del Rey. Tout le monde dit que c’est bien » se dit-il dans sa tête. Tout le monde a aimé ? L’occasion rêvée pour défoncer la nenette. Sans raison. Juste pour évacuer la frustration de son esprit. Juste parce qu’il a envie de casser de la zik. Il va s’en prendre à son physique. Easy. A ses lèvres refaites, ses ongles trop longs. Sa musique ? Ben en fait, il ne va pas écouter, il a juste vu un clip sur Youtube, ça lui suffit.
Tiens Lescop a sorti son album, un album lui aussi encensé par la critique, par les Inrocks, Tsugi, DumDum, FranceInter, Télérama. Bref tout le monde The perfect target pour le hater qui n’attendait que ça pour exploser et défoncer une nouvelle proie. Il passait hier au Grand Journal. Là, les haters ont envahi Twitter. Lescop est en TT. Festival de hate. Ouai, il a repompé New Order, il a repompé Lightning Seeds, il a repompé The Cure, il danse comme Ian Curtis, il ressemble à Nicola Sirkis…blablabla… Bon, là le hater s’y connait un peu, il va en profiter pour étaler sa science musicale et t’expliquera que Lescop est selon lui un « escroc ». Sauf que dans la musique, tout le monde repompe tout le monde…il n’y a plus de musique. Bob Dylan a pompé Woodie Guthrie. The Beatles a pompé Buddy Holly. Oasis et même The Black Keys pompent sur The Beatles. Radiohead a pompé Jeff Buckley. Muse pompe Queens… Coldplay pompe U2…Le rap pompe les standards du R’n’B, c’est comme ça qu’il est né d’ailleurs.
Soit le hater est un idiot, il mettra donc un commentaire totalement stupide.
Ou alors, il lâchera tout simplement son traditionnel “c’est de la merde“. Et là, tu te dis que la France mérite son David Guetta et M. Pokora.
Parfois, le Hater est un journaliste. Reconnu et très lu. Il exerce même dans un grand canard ou un mag adoubés par beaucoup. Genre Libé ou les Inrocks, le truc que tous les “bobos parisiens” a dans son sac quoi. Papiers au vitriol, provocation idiote et sans intérêt, ce sont dans ces canards, qu’étrangement, on se lâche le plus. Cela donne des papiers comme le portrait dégueulasse de Lou Doillon, labélisé 100% pure hate. Ici, la portraitrise de Libé va s’amuser à détruire avec minutie la chanteuse. Elle l’assassine, la piétine sur la place publique. Un papier assassin qui n’a pas de raison d’être, à part d’être gratuitement méchant.
Les Inrocks se sont fait également remarquer avec leur papier sur le Bercy de Radiohead dans les Inrocks. Oui, le concert n’est pas passé, mais le journaliste s’amusera à écrire un report du concert (mieux que Libé et son concert inventé!) et il t’expliquera que ça ne vaut pas, de toute manière, la peine d’y aller. En tout cas lui, il n’ira pas : parce que Radiohead ça le fait chier, parce que Thom Yorke singe la gestuelle de Ian Curtis (On n’a jamais autant parlé de Joy Div’ ces derniers mois), parce que tout simplement il n’aime pas…
MAIS OU EST LE JOURNALISME LA DEDANS ? Y’en a pas, c’est «jeteprouvequejenesuispascommetoutlemonde ». Oui, tu vas me dire « l’article n’engage que son auteur ». Sauf que ces gens-là sont payés pour écrire des vrais, pas des billets de blog, dans lequel il déverse leur haine envers tel ou tel artiste…Le journalisme est perdu… Et moi, peut-être devrais-je aller voir ailleurs…