On a écouté : “Into the Steel” de Kim Churchill
Troisième album de Kim Churchill, Into the Steel a été enregistré en cinq jours dans une cabane au fin fond de l’Australie. La sortie de cet album a un peu surpris, alors que Kim est encore en pleine tournée australienne. C’était l’effet voulu. L’album est décrit comme « acoustique et spontané », dans une « volonté de créer sans avoir aucune attache ». D’ou la cabane-studio qui s’oppose au “système” ordinaire qu’il voulait éviter.
C’est plus vulnérable, plus sensible.
L’album de 11 titres semble à la première écoute plein d’allégresse. Pas de prise de tête, simplement de la guitare, un quatuor à cordes et la voix. Un ensemble épuré qui a fait ses preuves. Une ambiance plaisante, une vraie légèreté musicale, qui s’illustre parfaitement à travers la première composition The Seagul : « I’ve often wondered why a bird chooses to fly, far away from the heavens (…) ».
C’est un album surprenant, vraiment différent de ce qu’on avait pu entendre jusqu’alors. On retrouve sa patte sur certaines compos, notamment la sublime Learn The Island, qui de prime abord semble très modeste, une jolie mélodie guitare-voix. On se retrouverait presque dans la cabane avec Kim. Puis quelques pizzs des cordes, quelques percus, un espèce de bordel symphonique qui s’élève pour atteindre un refrain intense et percutant
C’est un peu la même histoire pour A Million Payphones, qui démarre dans un doux bercement. Une comptine qui se transforme en arrangement rythmique franc et efficace. Factory Rose m ‘a tout de suite sauté aux oreilles. La voix se déchire, des émotions surgissent, « All I ever learn is how to move in circles ». C‘est du poignant, j’aime beaucoup, « You had hopes for a bigger plan, I guess all hopes died long ago ».
Pixelated Eyes c’est le titre que j’attendais. La composition qu’il nous avait interprété comme « une chanson parlant des ordinateurs ». C’est un peu plus que ça. Encore heureux. Et la guitare-voix s’impose admirablement bien. Le pont musical de violons est le seul élément que je remets en question, d’autant plus que j’ai entendu cette chanson sans, et qu’elle m’avait déjà sembler complète (j’ai aussi un certain dégoût contre cet instrument, qui pourrait expliquer cela).
Voilà pour mes quatre morceaux préférés. Le reste pour le moment, j’accroche pas encore. Ça ne me touche pas suffisamment. Je n’ai pas l’estomac retourné, les mêmes poils dressés que sur ses deux derniers albums. Je ne sais pas s’il me faut des paroles déchirantes alliées à une musique grave, mais bien que cet album ressemble largement à son auteur, ce n’est sans doute pas la facette de lui que je préfère.
Je sais aussi que certains de ses titres m’ont parlée seulement après plusieurs mois. Il faut ajouter que ce mec c’est avant tout un performeur, et donc je suis bien curieuse de voir ce que ça va donner sur scène sans résonance ni amplification studio pour les cordes.
Into the Steel est en écoute libre sur SoundCloud (merci Kim!), en attendant une nouvelle tournée au Québec !