Les soirées Sofar, une autre façon d’apprécier la musique
J’y vais, j’y vais pas ? C’est qu’elle est pas tout à fait remise encore de la veille, la vieille. Faut se bouger. 19h00, je commence à être prise par les 3F : flemme, fatigue et froid. Mauvais combo. Le genre de cocktail qui nous fait passer ta soirée dans le canapé devant la télé. Entre une soirée Sofar et une émission Tellement Vrai sur NRJ 12, le choix est vite fait. D’autant plus que ce soir, il y a Modern Folks, Thylacine et Kid With No Eyes. Plus besoin de te présenter le garçon, je t’en ai parlé des millions de fois sur le blog. A le Kid à l‘Olympia, à la Loge, à la Bellevilloise, au Gibus… et encore dans d’autres endroits… ‘Fin bref. Je t’ai même dit que pour le bien-être de tes oreilles et de tes chakras musicaux, il fallait aller le voir en concert au moins une fois par mois. Oui je suis ko, j’ai encore une pile de skeud qui attendent d’être écouter… Et ben ils savent quoi? Qu’ils patientent encore un peu.
Une cinquantaine de personne et moi avons rendez-vous dans l’appartement d’une prénommée Diane. La cinquantaine, fringante et énergique. Elle prête son superbe appartement du onzième arrondissement à Sofar, un collectif implanté dans les quatre coins du monde qui commence à se faire un nom. Sofar, c’est le même principe que les soirées de poche de la Blogo. Ils invitent (ils, en l’occurrence Alex et Samson) des artistes à se produire en acoustique devant un public très réduit. Comme l’impression d’être en concert privé, sauf que là, il n’y a pas de pros, ni de journalistes, ni de blogueurs (enfin si y’a moi) pour parler trop fort, boire plus que de raison et dédaigner l’artiste sur scène. Pendant les concerts Sofar, interdiction formelle de parler pendant les sets. Des sets réduits, d’une vingtaine de minutes. Respect de l’artiste, interaction immédiate, magie instantanée.
Ce soir, Kid With No Eyes ouvre la soirée. Fidèle à lui-même. Ca déconne entre les morceaux, ça fait presque pleurer dès qu’il chante. Tu passes des rires aux larmes, un artiste comedia dell’arte version folk dirait-on. Le concert est aussi participatif. Comprenez le public chante et claque des doigts. A un concert c’est normal, mais on est à Paris et je m’étonne moi-même de voir quasi tous le monde jouer le jeu de la chorale improvisée. Porté par cet élan, il ne s’arrêtera pas de chanter ce public. Au dernier titre du set, la reprise anxiogène de “Passé de toi”, il s’amusera à répondre sur les refrains. Tonnerre d”applaudissement pour terminer le mini-concert. Le Kid s’en va, sourire aux lèvres.
Les suivants ? Modern Folks, un groupe tout en barbe et en cheveux, qui comme son nom ne l”indique pas, n’est pas du folk. Plutôt une pop lumineuse qui aurait été arrosé par la musique de Talking Heads. Ce sont quatre mecs qui te bercent avec de jolies mélodies, tellement apaisantes qu’on voudrait qu’elles ne s’arrêtent jamais. Instruments bricolés, voix douce et suave, l’ambiance est moins atmosphérique que sur leurs E.Ps mais le charme opère tout de même. Il suffit de regarder le public conquis pour se dire que même en acoustique, Modern Folks, ça fonctionne.
Ambiance radicalement différente pour la fin de soirée. Il approche des 22h30 quand le William de Thylacine commence à bidouiller ses machines. Pour le premier moment il est seul. (ce remix de “Ne me quitte pas” WOW). Ce n’est qu’au deuxième titre que Camille arrive. Jolie voix, très jolie, aérienne mais juste un filet, difficile d’entendre la demoiselle. Il faut vraiment tendre l’oreille pour noter les variations dans les notes. Les instrus par contre sont nickel, une bonne électronica, limite ambiant qui t’emmène très loin. Dommage, on est tous assis. Ce type de zik on l’aurait davantage apprécié en club, plus tard et avec beaucoup plus de monde branché en mode “walkingdeaddance”.