On a écouté : “If You Wait” de London Grammar
CHRONIQUE – On a écouté If You Wait de London Grammar, et on a plané. Oui on a plané, on s’est laissé largement porter, envoler par le premier album du nouveau trio électro-pop anglais.
Tout débute à l’Université de Nottingham en 2009, pendant leur première année d’étude, et ce grâce à Facebook. Et oui le bébé de Mark ne sert pas qu’à regarder par le petit trou de la serrure numérique, mais bien parfois à faire de jolies rencontres. La demoiselle du groupe, Hannah Reid, croisée au hasard des couloirs de la fac, posait alors en photo de profil avec une guitare à la main. Il n’en fallait pas plus à Dan Rothman, guitariste amateur pour la contacter et tenter de faire un bout de chemin musical avec elle.
Grâce à la petite amie de ce dernier, furent ajoutés à ce duo un clavier et des percussions, en la personne de Dot Major, lui aussi étudiant à Nottingham. Le trio était né, et pouvait commencer à faire ses preuves dans les bars estudiantins, puis londoniens. Après avoir posté leur première chanson sur YouTube, “If You Wait”, en décembre 2012 (800.000 vues en 6 mois), en février 2013 sort leur premier EP, Metal & Dust, et leur premier album en septembre 2013, If You Wait.
London Grammar s’appuie tout d’abord sur la voix d’Hannah Reid, une voix légèrement grave qui semble venir du plus profond d’elle-même, portant ainsi à merveille les textes qu’elle écrit depuis qu’elle est très jeune. À ce son suave et tourmenté, semble parfaitement se mêler une musique épurée, claire et intense. La guitare électrique est utilisée par petites touches, permettant ainsi de surligner les harmonies plaquées du clavier. En léger arrière-plan, les percussions d’une boite à rythme, et quelques effets d’arrangement nous plongent dans un univers tout particulier, comme celui d’un orage d’été qui approche dans le lointain, alors qu’ici, il fait toujours aussi chaud.
Et c’est bien là le charme de l’album, être parvenu à un univers où une douceur mélancolique s’accommode grâce aux tourments qui pourraient advenir. Alors petit conseil aux débutants en grammaire londonienne : fin d’une journée bien fatiguante, la tête encore chaude des efforts faits pour supporter l’enfer des autres, s’asseoir simplement dans son canapé, les lumières tamisées au plus bas, un verre de rouge à la main, une ou deux gorgée déjà avalées, les yeux fermés, on se laisse aller, on se laisser porter par “Hey Now”, “Metal & dust”, “Nightcall”, ou encore “Stay awake”. Effet planant garantis.