Mathilde Forget et AuDen, interview croisée autour d’une bière
S’il y a bien un nom à retenir cette année, c’est d’AuDen. Mon cœur battait déjà très fort pour lui quand je l’ai découvert au Chantier des Francos l’an dernier, mais pas seulement, il battait aussi pour son alter ego au féminin : Mathilde Forget. En grande amoureuse du Chantier des Francos dont sont issus les deux chanteurs. Parisienne toute neuve, j’ai eu envie de me rappeler l’été en les réunissant tous les deux… C’est complice que Mathilde et Adrien partagent avec malice les souvenirs d’une première recontre…
Racontez-nous votre première rencontre ?
Mathilde : On s’est rencontrés cet été aux Francos. Précisément au repas Sacem des Francos, j’étais hyper seule et Adrien m’a envoyé un message. Ce jour-là, je me suis dit qu’on n’allait plus se quitter.
Adrien: c’est marrant ! J’allais parler des Francos aussi! Je me souviens de mon manageur qui prend une photo de nous et qui dit « voici la nouvelle vague française » ! Ça m’avait touché car quand j’écoutais les morceaux de Mathilde, j’avais l’impression de trouver mon alter ego féminin. On a une sensibilité assez proche dans nos mots. On se complait dans notre mélancolie et on aime en parler. Je l’ai vu en concert quelques jours après et c’était un gros coup de cœur. Je t’avais même envoyé un message pour te dire tout le bien que je pensais de ton projet. Mathilde est géniale et sublime, c’est vraiment mon gros coup de cœur musical et humain des Francos !
Mathilde : Adrien est une super rencontre humaine et artistique ! J’ai beaucoup écouté son EP… J’aime ses textes et ses arrangements !!! Sans parler de ce léger vibrato qu’il a ! (rires)
Adrien, tu as collaboré sur l’EP de Mathilde, comment ça s’est passé ?
Mathilde : La collaboration s’est faite par hasrard ! Adrien m’a proposé un arrangement mais j’avais déjà arrangé le morceau…. Au début j’ai essayé de lier les deux, puis j’ai choisi le sien car il proposait une ouverture différente…
Adrien : Un matin je me suis levé, j’avais un truc précis en tête alors j’ai allumé tout mon studio ! Quand les choses sont aussi spontanées j’essaie de les garder telles quelles, car les choses sans calcul sont tellement rares. Puis, je lui ai envoyé ça un peu timidement, histoire de ne pas perturber sa manière de travailler et ça lui a plu !
Adrien, parle-nous de la première partie de Pierre Lapointe à l’Olympia.
J’étais pas très à l’aise techniquement, on a eu très peu de temps pour les balances… Par contre j’étais content, scéniquement parlant, je me suis senti bien. Habituellement, je ne parle pas beaucoup, mais là j’ai eu envie de raconter des choses, d’aller chercher les gens.
En parlant d’être bien « scéniquement parlant », si je vous dis : Chantier des Francos ?
Adrien : Sortir du Chantier, c’est devenir blinder ! 2013 était une année de fou ! Tout s’est forgé autour de moi. Ça me touche encore aujourd’hui.
Mathilde : Grâce au Chantier des Francos on fait deux voire trois concerts par mois…
Adrien : …et c’est admirable pour quelqu’un d’aussi indépendant. Le truc génial avec le chantier c’est qu’on reste derrière toi. C’est le rôle des parents bienveillants.
Une obsession ?
Adrien : Friedrich Nietzsche disait que « sans la musique, la vie serait une erreur »
Mathilde : Oh ! C’était la citation dans ma toute première papillote de Noël !!!
Adrien : Je pense AuDen et je vis AuDen 24h/24h !
Mathilde : Je suis assez sensible à plein de choses, des paysages, des visages, des sons, des peintures, tout ça m’amène à la musique !
Que pensez-vous de la nouvelle scène musicale française
Mathilde : Globalement je trouve qu’il y a pas mal de bonnes choses avec quelques prises de risques. C’est intéressant !
Adrien : Je la trouve très novatrice ! J’en parle souvent mais par exemple : J’adore François and The Atlas Mountain, pour sa poésie, son côté un peu world qui l’a amené dans la chanson française ! J’aime beaucoup Bertrand Belin pour le minimalisme de ses textes. J’ai l’impression que de nos jours à 18 ou 20 ans, les jeunes sont hyper forts !!!
Et vous, à vos 20 ans vous faisiez quoi ?
Mathilde : J’étais en fac de musicologie et j’écrivais des chansons dans ma chambre !
Adrien : J’avais sérieusement commencer à envisager la musique comme un métier, j’étais rien à 20 piges, mais j’écrivais déjà des chansons comme « S’unir » ou « Aller sans retour »
LE morceau que vous auriez dû/pu écrire ?
Mathilde : Sans hésitation : « Qu’est ce que ça peut faire » de Biolay
Adrien : Mathilde, c’est pas parce que t’es là mais j’adore le refrain de « Comme un oiseau » : « mon amour il est tard, je crois qu’on s’égare » et « Royan » de François and the Atlas Mountain, ce texte me transporte complètement !
Vos projets ?
Mathilde : Toujours des concerts, continuer à composer et essayer de trouver des portes ouvertes pour aller encore plus loin !
Adrien : J’en avais marre du studio ! Place à la tournée, avec nouvelle équipe autour de moi. Je suis très content, mon équipe et moi, on est tous dans le même « Sillon ».
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Propos recueillis par Hélène Mamino