Francofolies de la Rochelle #2 : Julien Doré, Le Noiseur, Owlle et les autres
En fait, je voulais titrer ce billet : “Femme au bord de la crise de nerf”. Parce qu’à la fin de la journée, j’étais clairement à deux doigts du nervous breakdown. La faute à une organisation un peu débordée qui n’a pas très bien géré l’explosion de VIP et médias, festivaliers sur le site cette année. Ce qui donnait un scénario qui semblait se répéter à l’infini, pour le plus grand malheur de votre blogueuse adorée.
Une dizaine de personnes sont attroupées devant une porte qui reste close. Une femme, débordée, talkie dans la main, tente de réguler le flux de personnes. Elle jette, d’une voix fluette :
” Vous ne pouvez pas rentrer. C’est complet.
– Oui mais enfin, on est là pour bosser. On doit faire des articles, prendre des photos.
– Ça ne va pas être possible”.
Les journalistes et photographes s’énervent. Le ton monte un peu.
Là, un petit paquet d’invités passent en pavanant, l’air de dire “les petites gens, vous restez à l’entrée”. Ca s’énerve bis. Finalement, quelques-uns réussissent à entrer, grâce à l’intervention quasi-divine de Gérard Pont, le directeur des Francofolies de la Rochelle. Gérard, si tu passes par là : MERCI et cœur avec les doigts. Tu as été le héros de la journée.
Finalement, entre deux crises de nerfs, j’ai quand même fait quelques concerts.
Le Noiseur, chercheur d’emmerdes
Le Noiseur, tu l’aimes ou tu le déteste. Pas de demi-mesure. Il se trouve que j’adore ce type. Certes, on sent l’influence Gainsbourg, certes il a cette attitude nonchalante sur scène. Oui, ses textes sont très “parisiens”. Et alors ? Sur moi, le mélange fonctionne. J’aime quand les paroles sont parlées comme sur “24×36” ou “Loin de vous”. J’aime la provocation des paroles, les mots crus, les mots murmurés. On accroche ou pas. Et puis merde, je suis parisienne, le brunch au Père Lachaise, ça me parle, d’autant plus que j’ai grandi à côté.
Julien Doré, double jeu
Je sais, je sais. C’est Christophe Willem qui chante “Double Jeu” et pas Julien Doré. Mais, ce soir, il a joué deux fois d’où l’intertitre un peu foireux. Pour commencer, le chanteur “rend hommage” à Etienne Daho en interprétant presque tout l’album mythique La Notte, la Notte. Daho est un mec très élégant, Doré lui c’est la fougue sensuel. Du coup il injecte une tension presque sexuelle dans les chansons originelles. Pas dans toutes. C’est dommage car le set est assez inégale. “Poppy Gene Thierney” devient une chanson aux accents clairement cold-wave (la signature de Darko ?) et “Week-end à Rome” une ballade mélancolique. Pour la deuxième partie, c’est autre chose. Julien Doré est (forcément) plus à l’aise avec ses propres titres et peut lâcher les fauves ( mais non pas le groupe). Pas besoin de chauffer le public. Il est à fond. J’ai rarement vu des spectateurs aussi respectueux. Au bout du troisième titre plus personne n’est assis. Perchée en haut du théâtre, je peux voir une marée de bras levés sur “Kiss Me Forever”. Julien Doré, plus barré que jamais, enchaîne les pas de danse façon John Travolta meets Elvis Presley. Sauvage !
Owlle, jusqu’au bout de la nuit.
Elle nous entraîne jusqu’au bout de la nuit, la démone de minuit ! La démone, c’est Owlle qui vient faire danser le (plus gratuit) village Francofous. Elle est prévue à 00h15 mais finalement, elle jouera à 23h00. On ne sait pas trop pourquoi, mais on n’est plus à une interrogation près sur ces Francos. Quand on la croise dans la rue le matin-même, elle nous avait prévenues : ça va envoyer sévère. Elle n’a pas menti. Pendant quarante-cinq minutes, France et ses boys ont enchaîné les titres punchy. La scène Not Ze Francos se transforme en dancefloor géant qui aurait été plus bondé si seulement ce n’était pas payant… C’est un peu dommage pour les artistes à découvrir.
Sinon, il y avait aussi : Elephanz, Jabberwocky ou Dick Annergan. Pour le premier, ce n’est pas, comme le disent les Victoires de la Musique, de l’électro mais une bonne pop qui fait danser des cheveux. Pour le dernier, je pense ne pas être assez barrée pour apprécier sa musique (sorry). Quant à Jabberwocky… Tu sais, moi et l’électro, on n’est pas très copains copains.