On y était : Mathieu Saïkaly aux Étoiles
Sur son tabouret, en guitare-voix, sur l’intimiste scène des Étoiles, Mathieu Saïkaly a confirmé tout le bien que l’on pensait de lui. Instrument sur les genoux, jambes croisées, pieds nus, l’air malicieux, le jeune homme va, pendant une heure et demi, nous faire découvrir le contenu des chansons de son premier album à paraître, en août prochain. Un album 100% folk pour ce fan hardcore d’Elliott Smith. D’ailleurs, son fantôme plane au dessus des compositions de Mathieu Saïkaly, notamment dans les mélodies jouées le plus souvent au fingerpicking.
Le jeune garçon alterne entre chansons en anglais et en français, il raconte les relations amoureuses, parfois simples, parfois compliquées, voire destructrices “mais qu’on garde quand même, parce qu’il faut vivre, merde”. Si le répertoire de Mathieu Saïkaly est presque composé que de chansons tristes, la bonne humeur du jeune homme nous empêche d’aller nous tailler les veines ! Entre chaque titre, le chanteur raconte des blagues, explique aussi ses textes et invente même des chansons quand un problème technique survient (“quand j’étais stagiaire, chez Led Zeppelin” etc.). Evidemment, il y a quelques chansons up-tempo qui rompent un peu la mélancolie ambiante, notamment la naïve mais si mignonne “Docteur”, sur les doutes d’un jeune pas encore tout à fait adulte mais plus tout à fait enfant. Mathieu Saïkaly a aussi profité du moment pour chanter quelques reprises, du Townes Van Zandt, du Elliott Smith, du Ray Charles, du Phil Phillips (façon Cat Power)… Avec sa compère Pauline de Tarragon, ils chanteront quelques ravissants duos, “Elisa” et “Femme Fatale”, nous faisant penser à She&Him, version adulescent. So twee.
Texte : Sabine Swann Bouchoul | Photos : Emma Shindo