Cage The Elephant : Meilleur album rock aux Grammy Awards !
GRAMMY AWARD – Meilleur album rock de l’année ! Bravo au Cage The Elephant et à ce délicieux album dont nous vous avions chanté les louanges en décembre 2015 déjà ! A relire donc !
Oh que oui, les petits gars de Cage The Elephant on va vous dire à quel point votre album est pretty ! On vous aimait déjà beaucoup, beaucoup, mais là, vous avez laissé entrer le loup dans votre bergerie… Et il a fait de vous des prédateurs ! Le loup étant ici Monsieur Dan Auerbach aka Dieu, les brebis pas très innocentes qu’étaient déjà ces ados du Kentucky sont devenues des hommes, des vrais.
Petit flashback : ce qui est bon chez Cage The Elephant, c’est que tant sur disque qu’en live, lorsque nous les avons découverts, nous ne pouvions nous empêcher de penser à Nirvana et autres groupes grunges de notre adolescence. C’était plus moderne mais ça avait ce côté un peu crasseux et bordélique de la scène grunge de notre époque. On retrouvait d’anciens amours en quelques sortes, mais la voix de Matt Schultz aussi nasillarde que captivante, permettait au groupe de se singulariser. Quelques tubes taillés pour les stades comme “Aberdeen” (d’où aussi le fantôme de Cobain), “Shake Me Down”, un groupe à la jeunesse et à l’énergie foutraque tout à fait communicatives.
Aujourd’hui c’est une nouvelle page qui s’écrit pour eux. Tell Me I’m Pretty sent toujours autant l’urgence, c’est un album de dix titres assez courts donc, mais la nouveauté c’est la sensualité. Je ne veux pas donner trop d’importance à la touche d’Auerbach sur cet opus, mais force est de constater que les riffs 60’s et 70’s de “Mess Around” (pour n’en citer qu’un !), ses choeurs, la teinte parfois pysché même du premier titre “Cry Baby” sont devenues la signature de Dan. Là où Matt Schultz excitait jusque-là les ados prépubères en recherche d’identité, avec son côté débraillé et hurlant, maintenant on l’imagine accoudé au bar avec son mentor Auerbach, en train de se poser, de prendre le temps. Et surtout d’apprendre à se servir de son charisme pour séduire, plutôt que de son attitude. Le chanteur n’a donc pas perdu en énergie, elle semble juste mieux canalisée et utilisée à bon escient. Le résultat est donc un son moins bruyant et tellement sexy…
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Les lyrics sont toujours typiques du groupe, on y parle beaucoup de mort, mais de manière philosophique et beaucoup moins obscure que lors des précédents albums. “How Are You True” nous propose même une balade mélancolique, le conseil d’un ami à quelqu’un qui va mal, lui demande de relativiser et lui explique qu’il rira bientôt de tout ça, grâce à l’amour. Quand on vous dit qu’il y a de l’évolution ?!
Les détracteurs d’Auerbach pourront dire que sa touche est justement trop présente, voire même envahissante. Le titre “Too Late to Say Goodbye” (absolument magnifique !) pourrait être une chanson tirée de Yours, Dreamily de The Arcs. “Cold, Cold, Cold” ou “Punchin’bag” auraient pu être chantés par Hanni El Khatib sur Moonlight, album produit également par Auerbach. Lorsque deux groupes/artistes présents dans votre bibliothèque musicale se rencontrent pour vous proposer un produit dérivé, et surtout réussi des deux, qu’est-ce qu’il y a à redire ? Tell Me I’m Pretty est un très bon album, la coopération est gagnante-gagnante et nous on dit simplement merci…
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