On y était : Balthazar à l’Olympia
Tandis que les lumières baissaient peu à peu, une musique – une de celle qui fait penser à un air oublié ou une comptine – prenait ses aises dans la grande salle de l’Olympia. Au fond de la scène encore vide, sur un rideau à la couleur indéterminée, entre beige et gris, le nom du groupe s’affichait en grandes lettres blanches : BALTHAZAR. Cette scénographie et cet air obsédant donnèrent pour quelques minutes l’impression d’être dans un vieux casino décati. Et puis soudain, une femme (Patricia Vanneste) sous un projecteur amorça un air entêtant au violon et les autres membres du groupe firent leur entrée sur scène. Envoûtantes premières minutes du concert, envoûtantes premières minutes de « Decency », morceau qui ouvre également le dernier album du groupe, Thin Walls
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Un synthé, un violon, une batterie (surélevée et comme en majesté), une basse, deux guitares et deux voix. Le show pouvait débuter. Car ce fut un vrai spectacle, les lumières bleutées et rosées et les faisceaux blancs venant souligner les changements de rythme, effleurer le public et accompagner chaque variation de tonalité. Voix rocailleuse à la sensualité lascive de Maarten Devoldere et plus claire de Jinte Deprez, souvent unies, une manière de se promener sur l’ensemble de la scène en toute nonchalance, de laisser sa place à chaque musicien, de faire traîner les sons, de jouer avec les répétitions pour suspendre la salle à une note de guitare, un pincement de corde, un tintement de cymbale… Tel apparut Balthazar ce soir-là : impérial et sans esbroufe.
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Le public ne s’y trompait pas, avide de crier en chœur les refrains connus, de chanter, de danser. Avec plusieurs moments de grâce : le duo aux violons pour introduire « Any Suggestion », la version acoustique de « Wait Any Longer », la reprise entraînante de « Fifteen Floors », la lente montée de « Blood Like Wine » et cette ligne mélodique presque anodine de la guitare…
Longtemps après, on entendait encore résonner « Raise your glass to the night time… » dans les couloirs vidés de l’Olympia. Et cela suffisait à faire naître le sourire aux lèvres et à affronter la nuit pluvieuse, une énergie folle au cœur.
Wait Any Longer – EP Live, disponible depuis le 8 janvier.
Caroline Pichon