Solidays 2016, jour 3 : General Elektriks, Jain, Talisco, Jeanne Added, Naive New Beaters…
On a laissé passer un jour. On s’est dit que, pour ne pas atteindre le niveau rouge de la blasitude et se trouver trop vieilles pour les festivals, mieux valait faire l’impasse le samedi. On retrouve le site festif de Solidays, dimanche. Et les festivités commencent avec General Elektriks. Des piles électriques, des puces sauteuses qui doivent avoir dans les jambes des piles Duracell. On le savait que, les voir, en live, c’est l’assurance de recharger les batteries en bonne humeur. On a fait le plein, danser, lever les bras, taper des mains et on a fait ensuite un petit détour par le grand écran qui diffusait France-Irlande. Oui, c’est un site culture, mais j’ai rien contre le foot (même que j’adore ça. Et même si j’ai des seins, je comprends le hors-jeu, les corners etc. fin d’aparté). Rassuré par les deux buts marqués par Griezmann, j’ai l’esprit plus léger. Je peux continuer le festival.
La suite du festival, c’est le pop-rock-folk… Enfin, l’ovni Talisco et son impossible capacité à le mettre dans une catégorie musicale. Mais, classer les gens, c’est un truc de journaliste. Donc, on s’en fout, on se notera juste la folie qui a emporté les festivaliers. Il le déclarera lui-même : il ne s’attendait pas à un tel accueil de la part du public. C’est fou ce qu’une publicité pour un opérateur de téléphonie peut booster une carrière. C’est cool.
En octobre dernier, Jain jouait encore au Bus Palladium. Maintenant, elle attire un océan de festivaliers. Neuf mois ont passé et le projet Jain est une vraie machine de guerre. Elle est pourtant toute seule sur scène, avec ses machines, sa guitare et sa petite voix d’éternelle adolescente. Ça, c’est quand elle parle, quand elle chante, elle porte sa voix, elle se fait entendre, et des voix, elle en enregistre aussi. Pour “Come”, elle capture le public tout entier dans son looper pour chanter par-dessus. C’était fort. Putain, qu’est-ce qu’elle est forte. On n’en a jamais douté, mais le voir en vrai, encore une fois, devant une marée humaine, c’est un uppercut dans la gueule. Elle disait qu’elle était comme une boxeuse sur scène, elle nous a mis K.O.
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K.O. Okay mais avec Jeanne Added et ses chants de guerrière, on se relève. Elle aussi, elle a changé, plus à l’aise sur scène, elle transforme Domino tantôt en discothèque, tantôt en champs de bataille dont elle serait la cheffe de clan. En tout cas, si une guerre éclate, on a choisi la reine que l’on veut voir monter sur le trône. C’est Jeanne Added et ses musiciennes (+ son batteur). On veut qu’elle nous motive avec son “Summer Back”, ses “Miss it all”.
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Avant de rejoindre Louise Attaque pour le dernier concert de Solidays, un arrêt chez Naïve New Beaters. Là, c’est pour relâcher la pression, pour danser n’importe comment. Pardon, pour chalouper sur des ambiances tropicales, effectuer quelques pas de zumba sous une tente où être fou dans sa tête est la norme. Lâcher prise, déconner, être heureux même si la vie c’est de la merde, voilà le mantra du groupe, on adhère évidemment. Ce soir, ils avaient un invité surprise. Une plutôt. La volcanique Izia, qui a littéralement mis le feu à la scène en débarquant comme un boulet. Elle ne fait pas dans la dentelle, Izia. Jamais dans la demi-mesure. En même temps, ce soir-là, il n’y avait pas de place pour ça. Tant mieux.
Le point final de cette édition 2016 de Solidays, c’est la bande à Gaëtan, reformer presque comme au temps jadis. Une poignée de tubes qu’on chante, fredonne, que l’on connait par cœur même si c’est pas notre came, des riffs dans la tête. Scotchées même si ça fait dix ans qu’on ne les avait plus entendus. On ne sait pas si la reformation est une bonne chose, on sait en tout cas, que ça nous rappelle une époque ancienne, dix ans en arrière. Et il y a dix ans, c’était moins la merde. Ça nous rajeunit un peu. Et c’est ce qu’on retiendra. Finalement.
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Texte : Sabine Swann Bouchoul / Photos : Emma Shindo