Festival d’été de Québec jour 11 : Yael Naim, The Paper Kites, Mansfield TYA et Dear Rouge
11e journée. Dernière journée. Déjà… Ça fait 10 jours qu’on couvre notre premier Festival d’été, et pour notre dernière soirée, les organisateurs ont fait fort. Gojira et Ramnstein sont programmés sur les Plaines d’Abraham. Mais Ramnstein, on a déjà donné aux Vieilles Charrues rappelle-toi. En plus, y’a plein d’autres artistes et groupes que l’on veut absolument voir avant de ranger iPhone et appareil photo. Et faire la valise…
Commençons par MANSFIELD TYA, le deuxième groupe français de notre festival après Les Ogres de Barback la veille. Ces derniers mois à Paris, on n’a pas arrêté d’entendre parler de Mansfield, mais on n’avait pas encore eu l’occasion de les voir. Pourtant, cela fait des années que le duo existe. On profite de leur venue au Coeur du FEQ en ce beau dimanche après-midi. Julia et Carla s’installent tranquillement sur scène, présence apaisée, presque froide. Leur électro-folk hanté met son temps avant de nous secouer de l’intérieur, c’est progressif, il faut s’accrocher. Le duo alterne les ballades solaires à la Birkin, les titres rétro à la Daho (“Bleu Lagon”) et les chansons aux gros beats électro (“La fin des temps”, “Palais noir”). On adore ces séquences d’onomatopées vocales très rythmiques, mais surtout on adore ces constantes montées d’intensité, au clavier, au violon, à la guitare électrique… qui te prennent aux tripes.
On retourne une dernière fois à la scène Loto Québec où les Canadiens Dear Rouge et The Paper Kites ouvrent pour X Ambassadors. DEAR ROUGE qui ouvre la soirée parc de la Francophonie est porté par Danielle McTaggart sa féline chanteuse, survoltée, à la voix puissante, vêtue d’une combinaison dorée lamée qui lui sied à merveille. Le groupe de Vancouver nous fait penser à Lily Wood & the Prick ou Phantogram, avec un pop-rock très pro’, mainstream et efficace. Ils bougent bien et ce serait mentir que de dire qu’on a passé un mauvais moment, car il est fort agréable de les regarder bondir et aller chercher le public sur “Wanna Wanna”, “I Heard I Had” ou l’addictive “Tongues” extraits de leur premier album Back To Gold. Cela étant dit, on trouve que malgré un professionnalisme et une présence scénique indéniables, musicalement cela manque un petit peu d’originalité.
Ça faisait un certain temps qu’on entendait parler de THE PAPIER KITES. On est donc carrément ravis de pouvoir les voir en ce dernier jour de festival. Le quintet australien paraît en retrait, presque intimidés. Il faut croire qu’ils le sont un peu, puisque Sam Bentley le frontman ne cesse d’observer la foule en long et en large puis d’affirmer qu’il s’agit certainement d’un “des plus beaux endroits où on a joué”. La foule est toute acquise à leur cause, et Sam tente de la transformer un temps en chorale sous les yeux rieurs des autres membres du groupe. On écoute leur folk-rock aux teintes americana et on est transporté dans une cocon de sénérite.
The Paper Kites sont des présences tranquilles, nullement exubérants, mais pas moins reconnaissants. On se prend à rêver de grands espaces en écoutant les chansons extraites de leur nouvel album, “Electric Indigo”, la sexy “Too Late” et les excellentes “Bloom” (avec la sortie du banjo) et “Featherstone” tirées de leur premier EP Woodland très Fleet Foxes inspired. Et en se laissant bercer par leur folk, on se perd dans nos pensées, plein de souvenirs surgissent dans nos esprit, heureux pour la plupart. Car la musique des Paper Kites a ce pouvoir là, sans jamais tomber dans la profusion, elle nous transporte et nous émeut.
Comment ne pas aller à un concert de l’incroyable YAEL NAIM ? Inconcevable. On aime l’humain derrière cette artiste depuis des années. Mais on aime surtout sa musicalité, et la précision qu’elle apporte à sa musique avec son timbre de voix soprane soul magique. La place d’Youville n’est guère remplie quand on arrive un peu après 21h. Sur les scène concurrentes il y a Ramnstein, mais aussi X Ambassadors. Trois publics plutôt différents, tu nous le concèdes. Yael Naim arrive sur scène en duo, avec son fidèle acolyte David Donatien pour une chanson en guitare-voix, avant que le reste de son groupe ne les rejoigne : la basse, et les quatre naïades aux voix d’anges, qui en plus de chanter des harmonies à tomber, jouent des claviers, de la guitare, du violoncelle et du violon.
Yael Naim parle peu, mais quand elle parle, c’est avec sa voix de velours qu’elle nous raconte l’histoire de son dernier album Older et de leur bonheur d’être à Québec ce soir là. “Go To The River”, “Toxic” de Britney Spears, “Dream In My Head”, “Older”, “Trapped”, pas une chanson ne nous déplaît un tant soit peu. On verse nos premières, et dernières larmes du festival avec “Coward” et on se surprend à observer un public particulièrement attentif et respectueux. Yael Naim est une grande artiste, vraiment. Et quand elle finit son rappel avec “Même Iren Song” seule avec sa guitare, notre sourire se mêle à nos larmes. Quelle artiste, et quel parfait moment pour clôturer notre festival…
Notre album photos du FEQ ► https://flic.kr/s/aHskzBgBkJ
Photos : Emma Shindo