On y était : The Seasons à la Maroquinerie
LIVE REPORT – On se souvient bien de l’effet qu’avaient eu sur nous The Seasons lors de leur première et furtive apparition à Paris. Hier soir, ils n’ont pas dérogé à la règle, captivant en chacun de nous les oreilles, le cœur et la petite pointe de folie qu’on garde d’habitude bien cachée.
Quand on entre dans la sympathique salle creusée de la Maroquinerie, nos oreilles tiquent. On connaît cette voix, mais ce n’est pas celle d’un des Québécois. Alma Forrer est tranquillement installée, micro à la main et large sourire à la bouche. Accompagnée de Renan Luce à la guitare, elle a le temps de chanter deux titres (jusqu’alors jamais entendus). On y retrouve la douce mélancolie tant appréciée dans sa voix et dans ses textes, avec ce soir une pointe d’humour.
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Elle quitte la scène, et alors qu’on s’attendait à voir, enfin The Seasons monter, c’est Tété qui prend la place, sous les acclamations du public. Il chante “Persona Non Grata”, puis descend se mêler aux spectateurs pour chanter en acoustique un second titre. Le public est en feu, prêt à accueillir la folie joyeuse des quatre garçons.
The Seasons attaquent fort leur set. Une petite intro pour chauffer les amplis et ils enchaînent sur “Whatever”. Fous d’énergie Hubert et Julien, les deux frères chanteurs-guitaristes, sautent sur le devant de scène, faisant le bonheur d’un public pas particulièrement nombreux mais déchaîné.
Nos compères d’outre-Atlantique alternent judicieusement les titres de leur premier album, Pulp, et de nouvelles chansons tout aussi fascinantes. Ces garçons ont un réel talent de composition et un goût pour les belles harmonies de voix. Bien qu’il faille à Hubert quelques morceaux avant d’être tout à fait juste, on ne peut que saluer le délicieux équilibre qu’apporte le duo de voix, très différentes et parfaitement complémentaires.
On reconnaît “The Rabbit Hole” et “Apples”, chantés avec une énergie électrisante. Puis, nouvelle surprise, Mai Lan est invité a rejoindre les deux chanteurs pour présenter, pour la première fois sur scène, un titre composé à trois mains, “Hula Hoop” : un clavier-voix assez planant.
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The Seasons savent chanter la joie hystérique avec autant d’implication que dans l’émotion. Au milieu de “Velvet Wedding”, ils demandent à Antonio l’ingé-son d’éteindre toutes les lumières de la salle, et au public de sortir leurs briquets et cellulaire (sic). Après cette petite séquence romantique, Hubert tombe la veste et torse nu se trémousse avec élégance sur scène et dans le public sur un nouveau titre au son très Bee Gees. Avant de quitter la scène sur un morceau quasi-instrumental où l’amplitude sonore monte progressivement (assez captivant), ils reprennent (et ce sera leur seul titre en français) “Les Papillons noirs” de Gainsbourg. En somme on a passé une soirée pleine de bonnes surprises et d’énergie.
Un concert des Seasons c’est fascinant et revigorant, à consommer sans modération.
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Texte : Jeanne Cochin – Photos : Emma Shindo