Pomme et Asaf Avidan en concert : le rendez-vous charmant
LIVE REPORT – C’était un peu une soirée spéciale nouveaux albums ce soir à La Laiterie de Strasbourg. Entre Pomme et son À peu près sorti le mois dernier, et Asaf Avidan et son The Study On Falling il y a quelques jours, on était prêts ce soir à découvrir tout cela sur scène.
Si l’on connaît déjà bien Pomme et ses chansons, ce n’est pas le cas de l’ensemble de l’auditoire du soir. La voir débarquer tout simplement vêtue de noir, derrière sa grande guitare, ça ne nous surprend pas… L’entendre dérouler ses petites pépites le plus simplement du monde, avec cette voix qui semble sauter tous les obstacles, on connaît. La découvrir mutine sur “Pauline”, ou plus grave sur “La Lavande”, on sait. La voir prendre son envol sur “De là-haut”, on comprend. Et on aime.
Joli, un mot sur-mesure pour le concert de Pomme
À côté de moi, j’entends “C’est joli”. Oui. Je crois qu’on sous-estime ce mot trop souvent. Qu’on ne l’utilise pas assez à sa juste valeur. Oui, les concerts de Pomme sont de jolis moments. Beaux, ce serait trop grandiose. Mais jolis, c’est parfait. Gracieux, un peu légers, un peu tristes, doucement nostalgiques mais toujours justes. Voilà les concerts de Pomme. Alors forcément, une première partie, c’est court. Surtout quand on ne voit qu’un titre en autoharpe et qu’on n’entend aucune de nos anciennes chansons fétiches. Mais c’est assez. Assez pour que les autres découvrent et comprennent aussi.
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De toute façon, le public piaffe d’impatience pour Asaf Avidan. Le concert affiche complet depuis bien longtemps, et les fans irréductibles squattent les premiers rangs. Eux aussi, on les comprend. Asaf Avidan, c’est ce mec sur lequel les gens se sont fourvoyés pendant longtemps. (Oui, j’en veux encore à celui qui a osé remixé Asaf Avidan.) Il se sert de son torse comme percussion, joue de sa guitare avec son archet, mais surtout manie sa voix à t’en faire perdre le nord. La version décoiffante de “Bang Bang” prouve à elle seule tout l’intérêt d’oublier les versions album des chansons, et de se plonger tout entier dans les live. C’est animal, instinctif, à remuer les tripes. Et je n’ose même pas te parler de “Her Lies”. Incantatoire. Grandiose. Magistral.
Montagnes russes émotionnelles avec Asaf Avidan
Plus en demi-teinte, les titres du nouvel album. Fidèles à leurs versions enregistrées, ces titres sont pour l’instant trop frais pour faire adhérer la salle complètement. Mais ils ont le mérite de marquer quelques pauses dans les montagnes russes émotionnelles que nous fait vivre Asaf Avidan, tout comme ses petites remarques pleines d’humour de-ci de-là (coucou le technicien qui balance la fumée à qui Asaf dira “j’ai l’impression d’être à un concert d’AC/DC”. MERCI ASAF.) Car des pépites folk nous mettent aussi les nerfs à vif. À commencer par “Conspiratory Visions Of Gomorrah”, chantée en français et en duo avec Pomme. Un titre transfiguré par ces deux voix qui s’unissent merveilleusement. Le public dodeline de la tête le sourire aux lèvres et fredonne la mélodie toute délicate. Il ne se fait pas prier non plus pour chanter sur “Love It Or Leave It”. Et a les yeux tout humides lors du rappel.
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Car après 1h30 de concert avec ses musiciens, Asaf revient seul pour entonner non pas un, comme initialement prévu, mais deux titres en solo, dont “The Golden Calf”, qu’il dédicace à la femme pour laquelle il l’a écrite. Je jurerais l’avoir vu écraser une larme à la fin du titre, tant il semblait habité. Mais peut-être bien que c’est avec moi-même que je confonds. Et c’est après presque 2h de concert que le public sortira de la salle, avec le souvenir d’une bien belle soirée.
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