MISC, du jazz chez le Bon-Pasteur
LIVE REPORT – Dans le cadre de leur tournée pour le Conseil des arts de Montréal, le trio jazz MISC s’arrêtait dans la chapelle historique du Bon-Pasteur. L’occasion de vous parler de cette formation qui nous fait tant de bien.
La vérité ? Je n’ai jamais aimé le jazz. Ou du moins, que à petites doses, à coup de 15 minutes maximum. Grand maximum. Après je sature, ça m’embête profondément. Et pourtant, c’est la je-ne-sais-combientième fois que je vais voir MISC avec un plaisir non feint. MISC c’est deux des gars de Bellfl0wer, un de mes groupes québécois préférés, dont j’ai déjà pas mal jasé sur Rocknfool. C’est comme ça que je les ai découverts. Grace à ça. Un side project en trio. Bien opposé à ce qu’ils font à huit, en grand pompe, dans Bellfl0wer. Le point commun ? Très visiblement, le plaisir qu’ils prennent à jouer ensemble.
Enivrante léthargie
Hier soir, dans le cadre magique de la chapelle historique du Bon-Pasteur, le trio recomposé m’a encore fait un bien fou. Jérôme au piano, William aux percussions et Simon à la contrebasse (en remplacement de Cédric) proposent des pièces instrumentales plutôt longues. Des compositions à eux, et des reprises, à leur sauce, de chansons de James Blake, Daniel Bélanger ou The Tallest Man On Earth. Pourtant, leurs concerts me semblent toujours courts. La fin est abrupte. Comme si on me tirait d’une enivrante léthargie où d’un état de profonde méditation. Un retour à la réalité est rarement plaisant.
Souvent, il me faut à peine une pièce pour me sentir partir, pour sentir mon pouls s’espacer et prendre un rythme de croisière. Partir où ? Aucune idée. Dans les méandres de mon esprit. Dans un recoin douillet où j’en oublie tous les petits tracas du quotidien. Des méandres aériens et voluptueux qui ont le don de m’apaiser en quelques minutes et me faire décoller. Grace à des séquences plus hip-hop, à coup de samples et autres expérimentations électroniques qu’ils mêlent subtilement à une base classique de jazz.
Les garçons retombent toujours sur leurs pattes, et ils le font avec un malin plaisir, s’amusant avec des jeux de nuances extrêmement précis et mesurés, et des moments explosifs où ils lâchent tout. Les regards qu’ils échangent pendant les concerts en disent long sur leur symbiose. Une expérience intensément apaisante.
La vérité ? Je crois que je commence à aimer le jazz.