Why Women Kill : ok, on regarde !
SÉRIE – Jeudi dernier, a débuté sur M6 Why Women Kill, nouvelle série annoncée à grand renfort de matraquage publicitaire. Malgré notre méfiance envers les chaines classiques, on a essayé et voici notre verdict.
Un casting appétissant
Tout d’abord, un visage au casting a attiré notre attention. La magnifique Lucy Liu fait partie des folles que l’on a adorée depuis la fin des années 1990. Souvenez-vous, elle interprétait une avocate psychorigide, sadique et glaciale dans Ally McBeal. On connait le potentiel humoristique de l’actrice et donc, en soi, sa présence dans ce nouveau show est de bonne augure.
Il y a un autre visage, dont les joues rondes et la mise en pli se prêtent toujours bien à l’interprétation d’une desperate housewife des années 1950-60 : Ginnifer Goodwin. On a pu la revoir récemment dans Walk The Line aux côtés de Joaquin Phenix. Et effectivement, les robes tailles de guêpe et volants en tulle lui vont à merveille !
Trois scnénarii en un
Ce qui séduit dès le premier quart d’heure c’est la navigation permanente d’une histoire à l’autre. Le spectateur est projeté dans le quotidien de trois femmes. Beth Ann Stanton (Ginnifer Goodwin) est une desperate housewife en 1963, totalement dévouée à son mari qu’elle va découvrir infidèle. On saute ensuite deux décennies et on arrive en 1984 auprès de Simone Grove (Lucy Liu). Une diva mondaine grandiose dont le mari va se faire “outer” par des photos compromettantes. Et enfin, notre époque contemporaine, où l’on retrouve Taylor Harding (Kirby Howell-Baptiste), avocate à succès, et son mari avec qui elle partage un mariage ouvert, étant elle-même bisexuelle.
Dès le premier épisode, les trois intrigues sont attractives, pleines de suspense et avec suffisamment de seconds rôles pour imaginer des embrouilles à tiroir. On n’oublie pas le titre de cette série : Why Women Kill. Assez rapidement, on va nous tendre des perches pour nous rappeler que le terreau comique de ces histoires sera bientôt la terre fertile où poussera des couronnes mortuaires. Mais qui, quand, comment, dans quelle pièce et avec le Colonel Moutarde ou pas ? Patience, il vous faudra quelques épisodes de ce Cluedo avant d’en savoir plus.
Trois époques pittoresques
Ce qui rend non seulement comique, mais aussi très dynamique et attrayante cette série, c’est la qualité de la restitution de chaque époque. Lorsque l’on est avec Beth Ann dans les années 1960, on a droit à la totale. Beth Ann et ses robes lorgnant encore vers les années 1950 et le contraste avec sa voisine Sheila, féministe, qui elle commence à adopter les codes des hippies des années 1970. Les voitures, le diner dans lequel le mari va retrouver sa maîtresse, les conventions dans les relations sociales entre voisins, le puritanisme… Tout est représenté à la perfection. On développe donc rapidement de l’empathie pour Beth Ann. On a de la peine pour elle, de la colère envers son abruti de mari et donc on a bien sûr envie de savoir why this woman killed ?
L’autre facette hautement comique de la série c’est bien sûr la période des années 1980. Cette époque en soit, observée avec notre regard actuel, est une farce ! Dès la première scène le décor est splendidement planté. On atterrit en plein cœur d’une fête mondaine, petits fours, alcool qui coule à flot et conversations teintées d’hypocrisie amicale. Les coupes de cheveux, les robes, les bijoux, les couleurs, rien n’est laissé au hasard et c’est tellement réussi ! Chaque nouvelle scène tournée dans cette époque est un revival hilarant, et la qualité de ce décor vient parfaire l’intrigue déjà extrêmement drôle autour de Simone. Son mari et sa double vie gay : quel stratagème va-t-elle mettre en place pour ne pas perdre la face auprès de ses soi-disant meilleures amies à la salle de sport (les tenues d’aérobic, oh my God !) ? Et le fils devenu bien trop mignon de son amie, l’aidera-t-il à traverser cette sale période avec un peu plus de légèreté ? Qui va mourir alors ? Oui, on a envie de savoir !
Pour ce qui est de l’ultime protagoniste, Taylor, le couple libre qu’elle vit avec son mari, scénariste loser et feignant, recueillant sa dernière girlfriend lesbienne, apporte la touche sexy et moderne à ce triptyque. La maison, qui est le lien entre ces trois histoires, est devenue un exemple de maison témoin digne du dernier designer hollywoodien à la mode. Il va y avoir de la chaleur autour du jacuzzi. Sinon, au cas où on ne l’aurait pas encore compris, on a à faire ici à des femmes fortes, indépendantes. Après les années de rébellion des deux premières héroïnes, Taylor représente la féministe aboutie, libre mais qui visiblement, va elle aussi tuer.
Est-ce que ces débuts vont tenir leurs promesses ?
C’est la question qui reste à la fin de ce deux premiers épisodes diffusés sur M6. Les débuts sont effectivement prometteurs, mais cet imbroglio d’histoires et d’époques va-t-il arriver à nous tenir en haleine ? Les fresques historiques vont-elles garder leur pouvoir comique sur le long terme ? Le réalisateur Marc Cherry est aussi l’heureux père de Desperate Housewives et de Devious Maids. Pour être honnête, on n’a jamais regardé ni l’une ni l’autre, mais il faudrait être une taupe pour ne pas connaitre leurs succès. On va donc rester optimiste et accepter le rendez-vous proposé par M6 tous les jeudis soirs. Et vous, si vous aviez autre chose à faire de votre confinement jeudi dernier : Replay !
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