Nos albums de confinement : Hélène et le réconfort classique-exotique
CHRONIQUE – Trois albums de confinement tous les trois jours, par l’équipe. Aujourd’hui : King Crimson, Lee Hazlewood et Lido Pimienta.
On a tous nos petits secrets pour tenir en restant confiné. Chez Rocknfool, la musique a une grande place dans ces secrets. Alors on a décidé de partager avec vous nos albums de confinement. Ceux qu’on se retrouve à écouter en boucle. Tous les 3 jours, l’une d’entre nous partagera les 3 albums ou EP qui l’accompagnent, et qui, peut-être, vous inspireront ou vous aideront. Prenez soin de vous.
En ces temps troublés et troublants, la musique reste une échappatoire certaine. Parce qu’elle rassure, parce qu’elle motive, parce qu’elle berce ou parce qu’elle ouvre de nouveaux horizons. De King Crimson à Lido Pimienta en passant par Lee Hazlewood, les disques que j’écoute en ce moment font un peu tout ça à la fois. Et c’est tant mieux.
King Crimson – In the Court of the Crimson King
Le confinement aura eu un effet positif : me faire revenir vers des classiques que je croyais ne pas être faits pour moi. J’ai eu le bonheur de redécouvrir King Crimson, en particulier leur premier album In the Court of the Crimson King sorti en 1969. J’ai longtemps cru que le rock progressif c’était pas vraiment mon truc, mais en réécoutant ce disque, je sais que je me suis trompée. J’aime tout dans ce “chef-d’œuvre de l’étrange”, dixit Pete Townshend, leader des Who, qui puise autant dans le hard rock que le classique ou le jazz. Et je peux écouter en boucle le morceau “I talk to the wind” et sa flûte magique qui constitue l’une des rares choses qui m’apaise en ce moment.
Lee Hazlewood – Something Special
Les chansons de Lee Hazlewood me bercent depuis plusieurs années. Sa voix profonde me réconforte à tous les coups. Parmi la riche discographie du cowboy-crooner à moustache, le disque qui m’accompagne ces derniers temps, c’est Something Special. Pourquoi celui-là plus qu’un autre ? La réponse tient en une chanson : “Hands”. À l’heure où la distanciation sociale est de rigueur et que même le simple fait de se toucher le visage est synonyme de psychose, ce morceau rappelle à quel point le contact physique est pourtant source d’émotions fortes. “Them Girls” , “Stone Cold Blues” ou “This town” sont autant d’autres pépites de ce disque qui rythment mes journées confinées.
Lido Pimienta – Miss Colombiana
Puisque je ne peux pas aller vers le soleil, je le laisse un peu rentrer quand même grâce à Lido Pimienta, artiste canadienne d’origine afro-colombienne et wayuu (une minorité amérindienne du golfe caribéen). Sur son troisième album, Miss Colombiana, la chanteuse engagée et féministe défend ses racines avec intensité et fait entendre sa (jolie) voix pour prendre position, entre autre, contre le patriarcat. Le tout sur des mélodies qui font habilement le pont entre chants traditionnels afro-latins et notes électroniques résolument modernes.