Un week-end avec Dead Chic : deux salles, même ambiance
LIVE REPORT – Ils étaient de passage dans l’Est, on était en vacances. L’occasion parfaite de retourner voir Dead Chic à Besançon et à Belfort.
Au cas où les choses ne seraient pas claires par ici, on fonctionne au coup de cœur. Ce qui peut entraîner quelques déplacements musicaux qui pourraient paraître un peu fous pour certains, mais plutôt justifiés pour d’autres. Shame est un cas d’école (Zürich quand on ne peut pas aller à Paris), Tamino nous ferait voyager partout (Münich pour éviter un zénith), et il y aurait bien d’autres exemples à citer. Dead Chic est le dernier en date.
La Poudrière et La Rodia, salles à l’esprit rock
Nous voilà donc à La Rodia, salle bisontine qui organisait une belle soirée Rock The Citadelle pour célébrer la sortie d’un livre autour de la scène rock de la ville. On a très envie de saluer l’initiative, surtout en 2023, alors que le genre a perdu de sa superbe dans les oreilles du grand public mais survit et foisonne dès lors qu’on accepte de regarder d’un peu plus près les scènes locales. Et ce sont trois groupes au moins en partie d’ici qui jouent, dont Dead Chic. Le lendemain, autre salle, autre taille à La Poudrière de Belfort mais même esprit rock, puisque ce sont pour les Datsuns qu’ouvriront Dead Chic. Deux jours, deux salles, deux concert.
On peut difficilement faire plus différent entre l’immense scène de la grande salle de La Rodia, et la tiny mais si chaleureuse scène de La Poudrière. La première permet déplacements, show de lumières et ampleur sonore, la deuxième favorise l’énergie brute, la sueur, le rapprochement. Des dynamiques très différentes pas toujours maitrisées de manière égale selon les groupes. Mais les quatre garçons de Dead Chic, bien qu’encore aux débuts de leur groupe, semblent taillés pour les deux.
Brotherhood, le maître mot de Dead Chic
Concernant La Poudrière, rien d’étonnant. Elle porte si bien son nom, cette salle. Si rapide à chauffer, si rapide à exploser. L’écrin parfait malgré l’étroitesse de la scène. L’échange d’énergie est intense et direct, et pousse le groupe à donner toujours plus, avec une intuitive facilité. Pas aussi intuitive en revanche, la gestion d’une scène comme La Rodia, où le public est tenu à distance par un pit photo et où les déplacements prennent forcément plus de temps. Mais malgré ça, un truc se passe. Ce que La Rodia perd en chaleur folle, elle le gagne en grandeur classieuse, et laisse apercevoir déjà ce que donnerait Dead Chic sur les plus grandes scènes de France (et d’ailleurs). Il y a dans leurs chansons, de la superbe “As Seasons” à la survoltée “The Belly Of The Jungle”, de quoi faire un grand show.
Mais ce qui a garanti le succès de ces deux soirs-là, et leur facilité à naviguer d’immense à petit, a été aperçu à qui prêtait attention aux détails. Et ils ont été quelques uns, à en croire les discussions perçues par-ci par-là en fin de concert. À La Poudrière, c’est dans l’intensité des regards échangés sur scène qu’on le perçoit. À La Rodia, c’est en se prenant dans les bras les uns des autres que Rémi, Mathis, Andy et Damien quittent la scène, geste qui sera d’ailleurs imité par quelques gais lurons du public pas insensibles à ces effusions de belle énergie. Cette constante attention les uns envers les autres, emprunte de bienveillance et d’écoute, il semble être là, leur secret… Je crois qu’on appelle ça la fraternité.