Décibulles 2023 : un samedi rock’n’roll
LIVE REPORT – Un samedi sous un soleil brûlant sur la colline du Chena, une programmation très rock, et une pointe de hip hop. Les ingrédients d’une belle édition.
C’est accueilli au pied de la colline du Chena par un joyeux choix entre shots et pistolets à haut (on a fini arrosé d’eau dans la voiture – la sécurité avant tout) qu’on débarque assez tôt pour ne rien manquer de la programmation de ce samedi à Décibulles.
Terne, Ibeyi, Odezenne : groupes français de qualité à Décibulles
On ne voulait pas manquer Terne, jeune groupe mulhousien déjà entr’aperçu en tout début d’année et qui sillonne les scènes de l’Est depuis. Trio à l’esthétique très dans l’air du temps (ce rose Barbie colle tellement à l’actu), et à la musique influencée notamment par un autre groupe de cette journée de festival (Shame, coucou), ils n’ont qu’un seul single disponible sur les plateformes mais une solide fan base qui les suit déjà. Pas étonnant quand on voit l’énergie délivrée sur scène par des titres dans la veine post-punk, puissants et remuants, portés par trois personnalités diablement complémentaires. À suivre et à découvrir au Cabaret Vert en août.
Viens le temps de se rafraîchir en regardant le Collectif Curieux, duo de “chorégraphie canine” qui propose un spectacle à base de diabolo et de belle complicité homme-chien. Mais rien ne vaut l’ombre de la grande scène qui nous appelle pour voir Ibeyi. Entre danses chaloupées et soul envoûtante , les sœurs Diaz embarquent toujours autant le public qu’à l’époque d'”Oya” et “River” qui les ont fait connaître. On danse et on chante volontiers pour se joindre à la contagieuse complicité du duo, qui se dévoile un peu plus intimement avec les titres de leur dernier album Spell 31. À travers “Tears Are Our Medicine” ou “Sister 2 sister”, elles nous convainquent de la force qui réside dans l’expression de nos émotions. Un concert full good vibes.
Good vibes toujours avec les Bordelais d’Odezenne. Inclassables, incasables, insolents et poétiques, leur musique colorée trace son chemin depuis maintenant des années avec toujours la même indépendance. On apprécie mais ils font malheureusement les frais d’une faim grandissante et d’une préparation importante pour l’enchaînement de groupes qui se prépare.
Tornades sonores à répétition sur Décibulles
On se retrouve devant Simony au Kiosque. Ancien mannequin à la belle gueule qui ne manque pas d’attirer les regards, c’est bien son set qui nous intrigue et nous fait rester. Loin de maîtriser le sujet du hip hop, on remarque tout de même assez rapidement son flow frappant, la dualité entre sourires entre les titres et force et fureur pendant, et les textes intenses et riches de sens. La prod vient compléter tout ça avec un rythme qui t’interdit de rester statique. Ça jumpe, ça sue, et c’est définitivement cathartique.
C’est Shame qui enchaîne. Faut-il encore développer ce qu’est un concert de Shame ? Toujours un parfait mélange de Food For Worms, leur dernier album, et de leurs plus anciens titres phare (“One Rizla”, “Concrete”…), les cinq de Brixton sont au maximum de leur forme ce soir pour leur premier concert à Décibulles, et surtout premier concert en Alsace. Exploit de Josh qui réussit un salto en plein set, entre quelques kilomètres avalés à parcourir la scène en tout sens. Quadrillage en règle de tous les spots possibles par Charlie, qui passe de la scène au pit, agrippe le public, y slame, grimpe sur les enceintes, est porté aux nues sous les lumières de feu. Le tout juste quelques heures avant l’anniversaire officiel du chanteur. Une belle prestation pour célébrer ça. Seul regret, ne toujours pas avoir entendu “All The People” en live. À charge de revanche.
L’Australie envoie les décibels
On avait très envie de revoir The Guru Guru après ça, qu’on avait déjà croisé à Pelpass l’an passé. Mais on n’y restera malheureusement que quelques minutes, devant la difficulté à se frayer un chemin loin des enceintes qui nous ont fait perdre un tympan. On finira donc sur un concert d’Airbourne, décidément grosse machine australienne qui a rameuté un bon nombre de fans ce soir. Mur d’enceintes, cheveux longs, distribution de bière, gros son et grosses guitares : tous les ingrédients du concert de hard rock type sont là. Le travail de lumières est incroyable, la machine est clairement bien huilée, et le public chaud bouillant. De quoi clôturer pour nous en beauté cette intense soirée !