Hellfest jour 2 : Out Of Bounds avec Muse, The Hu, Within Temptation, Kittie…
LIVE REPORT — Deuxième jour de Hellfest, les températures grimpent encore et la journée remplie de belles découvertes.
Dirty Sound Magnet, le son tranquille du vendredi matin
Début de cette journée par un petit tour des boutiques du Hell City puis premier rendez-vous à 12h50 avec Dirty Sound Magnet pour un réveil en douceur. On se met en jambe tranquillement mais le soleil tape déjà bien fort à la Valley !

Ça matche entre Luc Arbogast, Necurat (Bliss of Flesh) et le public
Petit arrêt à la Mainstage 1 de loin où se produit le groupe Last Train qui est de tous les festivals cet été ! Ce n’est pas du tout le genre de musique que j’aime et il fait chaud alors direction l’ombre de la Temple pour aller voir ce que Luc Arbogast a à nous proposer. J’étais très curieuse de découvrir ce qu’un ancien candidat de The Voice, connu pour ses mélodies inspirées du Moyen Âge et chantées avec une voix de contre-ténor allait donner sur une scène du Hellfest. Et ça a plutôt bien fonctionné !
L’idée de convier Necurat pour trois morceaux était vraiment bien inspirée ! Le chanteur de Bliss Of Flesh a ainsi donné la touche “métal” qu’il manquait pour un concert au Hellfest. Et il n’en fallait pas moins pour convaincre les spectateurs de rester écouter la suite. Une petite reprise du main title de la série Game Of Thrones a ensuite embarqué tout le monde. Bon, il a aussi tenté de nous faire chanter mais en nous en demandant un peu trop ; les filles puis les garçons, une rythmique un peu trop complexe, bref : ça n’a pas été un succès ! Par contre, en mode danses bretonnes, le public a tout donné !

La Mainstage 2 met à l’honneur les filles
On attaque la “soirée filles” sur la Mainstage 2 en commençant par Kittie, à la barrière pour pouvoir profiter au maximum de l’ambiance derrière et me permettre de prendre des photos ! Ces quatre femmes envoient du lourd et prennent clairement du bon temps en jouant devant un public ravi. Après une pause en 2022, elles sont de retour et comptent bien partager avec nous leur plaisir d’être sur scène. Des vagues de slam rythment le concert du début à la fin et la chanteuse Morgan Lander s’amuse même en lançant une intro de wall of death qu’elle stoppe avant la rencontre des deux côtés de la foule par un “merci beaucoup !”. Mais le public a finalement bien eu le droit à un wall of death en règle, dans la bonne humeur.

Avant le prochain groupe sur la Mainstage 2, allons jeter un œil du côté de la Valley. Cette petite scène plutôt teintée stoner/doom déçoit rarement mais là, le soleil a gagné sur l’envie d’écouter Dopethrone. Option promenade rafraîchissante : le choix du parcours sera guidé par notre besoin de frais ! Passage sous les brumisateurs, balade dans le bois ombragé “Kingdom of Muscadet”, puis traversée du mur d’eau pour se retrouver à nouveau bien placés en attendant EPICA sur la Mainstage 2.

EPICA, pas très généreux, sauf en chalumeaux
Simone Simons apporte tout son relief au groupe. En effet , EPICA est composé de deux chanteurs qui se répondent : Simone Simons au chant lyrique et Mark Jansen au chant growlé. L’ambiance est chaude et les déclenchements réguliers des chalumeaux en bord de scène en remettent une couche ! Vivement que le soleil se couche et qu’on passe au groupe suivant car je trouve les morceaux d’EPICA un peu répétitifs et il me manque un petit quelque chose de la part des membres du groupe qui donnent l’impression de faire leur show sans avoir vraiment envie de le partager avec le public.

Coup de cœur pour The Hu
Les concerts vont ensuite s’enchaîner jusqu’à 2h10 en alternance sur les 2 scènes principales. On commence par The Hu qui tient toutes ses promesses. Cette troupe de musiciens venus de Mongolie nous embarque dans leur univers, mêlant instruments traditionnels et langue mongole avec les marqueurs de la musique métal. J’adore ce son qui prend aux tripes, on danse, on saute et on vibre tous ensemble. Et quel plaisir de voir que les membres du groupe sont vraiment heureux de partager leur musique avec le public. J’assiste même à une improvisation de rameur géant dans la foule qui s’assied et rame en rythme. Ce sera pour moi un des concerts coup de cœur de cette édition 2025.
Within Temptation, plus que de la musique
À peine le show de The Hu terminé, les fans de Muse commencent déjà à se masser devant la Mainstage 1. Je préfère aller profiter de Within Temptation sur la scène d’à-côté. Et je ne regrette pas ! C’est un vrai show pour les yeux et les oreilles ! La chanteuse Sharon den Adel arrive avec un corset aux couleurs de la France et un drapeau aux couleurs de l’Ukraine dessiné sur l’avant-bras (elle prendra la parole en dédiant une chanson à ce pays qui souffre tant). L’émotion est palpable et on sent bien qu’elle ne vient pas juste chanter mais réellement partager un message avec nous.

Muse n’a pas volé sa place
23h05, le moment que beaucoup attendait : Muse sur la Mainstage 1. Malgré les nombreuses critiques entendues depuis l’annonce de leur venue controversée, Muse ont montré qu’ils sont avant tout d’excellents musiciens et qu’ils n’ont pas volé leur place dans un festival de musiques extrêmes. Pour nous le prouver, ils ont choisi de teinter leur concert d’une vraie nuance métal. Et, malgré quelques soucis techniques notamment au niveau du réglage du son du micro de Matthew Bellamy, leur prestation a comblé les fans et ceux qui les attendaient au tournant n’ont pas grand chose à dire. Tant mieux !
Les polémiques sur les choix de la prog devraient plutôt se concentrer sur la venue d’artistes au passé honteux ou au présent plus que critiquable (surtout en cette soirée spéciale girls) que sur des discussions à propos de tel ou tel groupe qui fait du métal ou non ! Sur les plus de 200 groupes programmés en 4 jours, les styles sont extrêmement variés et permettent de contenter un public large et de faire de belles découvertes. De mon côté concernant la programmation, je retiendrai donc l’occasion d’une belle ouverture d’esprit en 2025 !
Heilung : un moment suspendu
La nuit se termine par la mise en scène théâtrale proposée par la grande troupe de Heilung. On assiste durant 1h30 à un spectacle, plus qu’à un concert. Ils sont venus pour nous faire vivre avec eux une sorte de rituel fait de danses, de gestes et de chants inspirés de l’âge de fer. On suit avec étonnement et envoûtement leur cheminement sonore gestuel, sans oser même applaudir de peur de les déranger.

C’est captivant et cela clôture la journée de la meilleure des manières. La puissance de la musique, au-delà des frontières, des genres, des langues, la musique comme trait d’union entre nous tous. Voilà le slogan de cette édition 2025 Out of Bounds parfaitement incarné !
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Texte et photos par Cl-ear
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