Dead Chic, Paris et nous
LIVE REPORT – Dead Chic était de passage dans la petite salle parisienne de La Boule Noire. Notre bilan croisé de cette belle soirée.
Une soirée, deux concerts, et deux rédacteurs pour vous. Bonne lecture 🙂
Sur la terrasse de La Fourmi, on retrouve nos habitudes parisiennes. La planchette d’avant-concert, des têtes familières accoudées au bar (la Star Ac était de sortie), et surtout le petit temps de recherche sur la première partie. Ce soir, il s’agit de Roxane, et on tombe sur un compte décrivant une “pop lumineuse”. On reste perplexe. On n’est pas vraiment dans le mood d’une pop lumineuse. Mais on ne loupe jamais une première partie.
La soul de Roxane
Grand bien nous fasse, parce qu’on s’était visiblement trompé d’insta ! Au bout d’à peine quelques secondes, on comprend que le registre de Roxane est plus soul que pop, et pas n’importe quelle soul. Celle d’Amy Winehouse. Celle des grandes chanteuses à voix qui en ont sous le coude. Du coffre, Roxane en a. Beaucoup. Et c’est assez impressionnant. Pas parce qu’elle se présente en pin-up blonde sur hauts talons, non. Mais parce que toute seule derrière sa guitare, droite comme un i derrière son micro, elle envoie sans pousser. Alors oui, sur la petite demi-heure de concert qu’on a entendu, on se dit qu’il faudrait une légère dose de nuances en plus dans la voix. Mais on se dit surtout qu’il y a beaucoup , beaucoup à explorer et qu’on va sûrement suivre Roxane d’un peu plus près. Victoire par K-O de la soul sombre sur la pop lumineuse. (MM)

Les quatre fantastiques Dead Chic
Dead Chic, ce groupe qu’on aime tant, est en pleine tournée pour défendre leur sublime album Serenades et Damnation dont Morgane vous a déjà parlé. Cette fois, pour changer un peu, c’est moi qui m’y colle ! Paris, La Boule Noire, un dimanche soir. Sur le papier, les conditions ne sont pas optimales. Pourquoi passent-ils dans une si petite salle ? Pourquoi seulement ces quelques dates en France et dans des coins perdus (comme à Belleherbe (25) le 3 octobre où je serai quand même car c’est un honneur de pouvoir les entendre dans cette super petite salle ) ? Ces questions resteront sans réponse mais on compte bien vérifier que, même à Paris, Dead Chic envoie du rêve.
Ils commencent par les deux premiers titres de leur album. C’est un peu timide, un peu sur la réserve. Mais à partir du troisième morceau “You Got It”, les 4 compères se/nous réveillent vraiment. Il leur a fallu sans doute quelques instants pour tâter le public, se sentir à l’aise avec nous pour enfin se lâcher. Et quand ils se lâchent, c’est tellement bon ! Ce que j’aime chez eux ? Le fait que les quatre membres soient vraiment indispensables et apportent chacun quelque chose au groupe.

Que ce soit Damien Félix et sa guitare, Andy Balcon et sa voix (et son déhanché aussi), Mathis Akengin qui dompte ses claviers ou Rémi Ferbus derrière sa batterie, ils sont tous des artistes à eux seuls. Et lorsqu’ils jouent ensemble, ils jouent vraiment ensemble ! Jeux de regards qui en disent long sur l’admiration que chacun a pour les autres, sourires complices qui permettent une synchronisation parfaite même lorsque les morceaux originaux laissent place à des séquences d’improvisation. On se croirait parfois dans une jam session.
Fureur brûlante
Le public était au rendez-vous et prêt à partager cette soirée avec eux. Ils l’ont compris et nous ont communiqué cette fureur à la fois sensuelle et angoissante si présente sur leur album. Andy, après quelques mots en français approximatif (il va falloir songer à travailler le français Monsieur Balcon !), nous demande une “audience participation” sur “Pain, Love, Joy”. Et tandis que Mathis et Rémi se sont éclipsés, nous vivons un vrai moment de partage avec le duo Damien/Andy, et finalement, c’est plutôt chouette d’être dans une toute petite salle pour ça. Lorsqu’Andy lance un “let’s fucking do this !”, ça résume assez bien la soirée : oui, on est là et on va en profiter, vraiment !

Après quasiment la moitié des titres qui ne figurent pas sur l’album et une quinzaine de morceaux en tout, le final est grandiose. Plus de deux minutes d’instrumental sur la fin de “The Belly of the Jungle” : le public hurle, le son claque, tout le monde jubile de plaisir. Ça déborde, ça dépasse, c’est pas droit : c’est ça Dead Chic en concert et on en veut encore ! Ça tombe bien, il reste des dates pour terminer l’année 2025… (C)
Texte : Morgane Milesi et Cl-ear
Photos : Morgane Milesi
