Von Pariahs, punk is (definitely) not dead !
Qu’on bâillonne sur le champ celui qui invoque le nom de Joy Division pour décrire le punk rock de Von Pariahs. Parce que c’est un peu plus que ça. Certes, pour certains le rapprochement est évident. Un rock brut, violent et mélodique, un goût prononcé pour le sombre, la basse et la batterie métronomique. Certes. Mais évitons d’entrer dans le jeu de la comparaison facile, car ce serait passer à côté de l’essentiel.
« Ça devient chiant cette comparaison avec Joy Division, d’autant plus que ce n’est pas un groupe qui nous a influencé. On les a découverts sur le tard avec le film Control. Même si les aime beaucoup, on n’est pas un groupe de reprise. On a notre propre identité ». Von Pariahs. Six mecs, cinq français et un anglais qui ont à peine dépassé le quart de siècle mais ont très bien digéré l’histoire moderne du post-punk : de Sonic Youth à My Bloody Valentine en passant par Happy Mondays à Stooges.
Le groupe né en 2009, quelque part en Vendée (Nantes ? Jersey ? Manchester ?). Mais plutôt que de parler d’une naissance, Théo Radière, le guitariste, parle d’une renaissance puisque Von Pariahs est la deuxième mouture d’une formation qui regroupait les mêmes membres à l’exception d’une guitariste. « Le projet était quasiment le même, c’était un peu plus garage, mais on a conservé le côté énergique ». Dès leur début, le groupe a en tête de percer et, leur aisance à créer des tubes à la pelle leur facilite carrément la tâche. Ils l’ont démontré Avec « Someone new », « Skywalking » ou « Still Human ». Des titres nerveux, tout en tension. Ils mélangent habillement énergie punk, phrasés mélodiques et sonorités eighties modernisées. Le trait d’union musical entre l’héritage du passé et le présent. Punk et pop. Violent et impétueux. Une singulière brutalité qui se retrouve sur scène.
La France découvre qu’elle possède un vrai et incroyable talent en 2012 aux Trans’musicales de Rennes. La presse et le public s’accordent à dire que Von Pariahs est la révélation du festival. Pour le groupe : « c’était la première fois que le public venait vraiment pour nous ». Dans la foulée, ils remportent le tremplin des Découvertes du Printemps de Bourges, et enquillent les expériences scéniques. La scène, justement parlons-en : un concert de Von Pariahs c’est assister à une messe étrange, une cérémonie vaudou. «On rentre un peu en transe, même si ce n’est pas dans un sens chamanique ou religieux. C’est la violence de la vie de tous les jours qui s’extériorise. On ne travaille pas la scène, ça sort tout seul». Ce qu’ils ne disent pas c’est que cette transe-là est hautement contagieuse. Et l’épidémie risque de se répandre le 30 septembre, date de sortie de leur premier album Hidden Tension.
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En concert le 10 octobre à la Cigale.