Sur le tournage de “Jack et la Mécanique du cœur” de Dionysos
Mercredi après-midi. Le ciel est gris et bas. Le vent froid, les rues désertes : Aubervilliers a des airs de villes fantômes. Le petit coin de lumière s’appelle le Little Studio, pas si little que ça où, Dionysos tourne son clip “Jack et la mécanique du cœur“. Un livre, un disque, bientôt un film d’animation et maintenant une chanson. “Toute nouvelle”, m’explique Mathias Malzieu, “elle a été écrite pour le générique de fin du film“. Dans le studio blanc, toute la troupe est là, la petite fée Babet déambule dans sa robe en tulle. Elle n’a pas de chaussures au pied. Les autres gars du groupe ont le sourire accroché aux lèvres. Un sourire qui ne quittera jamais leurs visages de la journée malgré les prises répétées encore et encore.
Ce clip, de quoi s’agit-il ? “C’est tout simplement le groupe qui joue devant la caméra. Comme le clip reprendra des images du film, on ne voulait pas ajouter un autre univers par dessus et rendre la vidéo lourde et compliquée“. Alors ils se font filmer devant une caméra et d’étranges installations miroitantes donnent des effets kaléidoscopiques aux images. “Il n’y aura pas de post-prod sur nos vidéos“, confie Mathias. Du brut et bricolé contre du doux et très travaillé de l’autre côté. Le contraste est plaisant.
Sur le plateau, chacun vaque à ses occupations, entre deux prises, on rigole, on s’allonge par terre, on échange ses idées, on pianote sur son téléphone. L’ambiance est bon-enfant. Des enfants, c’est un peu comme ça que l’on se sent lorsqu’on écoute, regarde et lit “Jack et la Mécanique du cœur”. L’histoire, on la connaît : Jack naît le jour le plus froid du monde avec un cœur gelé. La sage-femme, le Docteur Madeleine, parvient à le sauver, en greffant sur son cœur une horloge à coucou qui l’aide à battre à un rythme normal. Le garçon peut survivre mais à quelques conditions : remonter son horloge chaque jour et ne surtout pas de tomber amoureux. Jack s’en accommode jusqu’au jour où il rencontre et tombe sous le charme de Miss Acacia, une chanteuse des rues. Son petit cœur mécanique sera alors mis à rude épreuve.
D’abord un livre, puis un album, Jack et la Mécanique du cœur devient aujourd’hui un film. “On travaille dessus depuis cinq ans“. De l’appréhension ? “Oui évidemment, on a travaillé tellement dur, on a hâte que le public le découvre“. Justement que découvrira t on dans ce film ? Les mêmes personnages que dans le livre et les mêmes voix que dans l’album : Celle de Mathias Malzieu, évidemment mais aussi de Jean Rochefort, Olivia Ruiz, Arthur H et même Alain Bashung. “On voulait le garder comme une présence fantasmagorique“. La bande-annonce du film donne déjà un aperçu de ce qu’on verra au cinéma : un univers très fantastique, qui pourrait faire penser à celui de Tim Burton. “Bien-sur c’est une référence, mais on est assez loin de cet univers gothique et macabre. Burton c’est de l’animation de mec. Nous, c’est plus poétique, plus doux, plus romantique“, explique Mathias. Déjà sous le charme du roman, on attend plus qu’une chose : découvre le petit bijou sur grand écran, le 5 février prochain.