Mais où est passé Muse ?
Avant de me faire lyncher et devoir changer de nom, de couleur de cheveux, de quitter ma ville natale et de devoir me réfugier dans un autre pays, je tiens à dire pour ma défense, que je fais partie des fans de la première heure de Muse. Je les ai découverts à leur tout début, avec Showbiz, alors que je n’étais qu’au collège. À cette époque, j’étais une incomprise pour la simple et bonne raison qu’à ce moment-là, la vague rap/hip-hop/r’n’b régnait en maître. Il n’y avait pas de place pour Muse. C’était un groupe qui ne faisait pas de bruit, mais produisait des albums chaque fois orgasmiques. Oui, orgasmiques!
Showbiz était un album complètement borderline, ça partait dans tous les sens, la voix de Matthew Bellamy n’était absolument pas maîtrisée, c’était parfois très faux même, mais qu’importe c’était Muse. Origin Of Symmetry était dans cette même lignée. Un peu plus sombre, plus agressif et un son amélioré. On sentait aussi une petite influence Pink Floyd. Les trois mecs de Muse faisaient leurs sons à eux. C’était bon, c’était délirant, c’était Muse quoi!
Puis Absolution est arrivé. À mes yeux, le meilleur de toute la discographie de Muse. Sans doute l’album le plus borderline aussi. Zéro trame, tantôt ça bourrine, tantôt ça se ballade. On passe d’une symphonie à des arrangements électro. Muse se lâche, et ça fait du bien de voir là, un groupe non formaté. C’est par ailleurs grâce à cet album que le groupe se place dans le trio de tête des meilleurs groupes de Rock Actuel.
Et puis, et puis…et puis plus rien! Bien sûr, ce n’est que mon avis, mais les deux albums qui ont suivi m’ont déçue. Je n’ai plus jamais trouvé le Muse que j’ai connu autrefois. Avec Black Hole & Revelation, les beats disco et l’utilisation trop poussée des techniques éléctro s’éloignent du Muse habituel. Personnellement, je me suis un peu perdue à l’écoute. Alors oui, les perfs vocales de Matthew Bellamy sont tellement impressionnantes, que notre cher Freddy Mercury a du souci à se faire depuis l’au-delà. Oui, Black Hole And Revelation est un bon album, mais sans plus. Et vu le succès que Muse récoltait auparavant, on s’attendait à beaucoup mieux.
Enfin arrive The Resistance, ou l’histoire d’un groupe qui s’est perdu. The Resistance c’est clairement un opéra rock et le délire électro-rock-symphonique se fait clairement sentir. Mais plus que ça, on est loin, très loin du Muse qui faisait un son qui lui était propre et qui faisait une musique qui ne ressemblait à rien d’autre qu’à la musique de Muse!
Le groupe se veut désormais accommodant pour le grand public et Matthew Bellamy, à force de se voir comparer à Freddy Mercury, en est devenu une copie. Pour moi, c’est clairement le plus mauvais album de Muse. Je ne retrouve ni la grandeur de “Muscle Museum“, de “Plug In Baby“, “Stockholm Syndrom” ou de “Time Is Running Out“. The Resistance n’a pour moi aucune âme, alors que chacun de ses prédécesseurs était de grosses bonnes claques dans la figure…